Maiscette activitĂ© de donner du sens Ă  ce qu’en entend ou de lire quelque chose qui a du sens demande que l’apprenant ait aussi des plages de silence pour apprendre. Il faut parfois apprendre Ă  se taire Ă  certains enfants ou adultes qu’on veut aider dans leur apprentissage du langage. De mĂȘme qu’il faut se taire pour qu’ils

Il faut apprendre Ă  mourir voilĂ  toute la vie. » RenĂ© Maria Rilke Puisque vivre est aussi naturel que mourir et qu’il nous faut passer de l’un Ă  l’autre, je crois de plus en plus que l’oeuvre d’une vie est d’apprendre Ă  mourir. IntĂ©grer au plus profond de soi cette fin inĂ©luctable, pour vivre dĂšs Ă  prĂ©sent. De mieux en mieux, le plus sereinement possible. Et, pour ce faire, vivre sa propre vie. Creuser son propre chemin, quelles qu’en soient la solitude et l’apparente impasse. Quand vivre devient une question de vie ou de mort, que l’angoisse est Ă  son comble, que les dĂ©mons tapis refont surface. Lorsque, dĂšs la naissance peut-ĂȘtre, tu as Ă©tĂ© arrachĂ© au fleuve de la vie. Et que, t’en sentant exclu, il te faut chercher un chemin dont tu ignores tout encore. Tu le sais ou le devines, il te faut remonter Ă  la source. Celle dont parlent tous les poĂštes. Hölderlin, Juliet, Rilke, parmi d’autres. Dans le seul but de trouver enfin l’apaisement, de savoir qui tu es et de vivre enfin ta vie avant de mourir. C’est la grande affaire de toute une vie. Le comprendre enfin, pour ne plus fuir la mort qui vient. Mais, pour vivre cette aventure, il te faut t’arrĂȘter et prendre du temps, pour descendre en toi, dĂ©gager les gravats qui obstruent ta voix, ne plus fuir l’insĂ©curitĂ© qui soudain surgit. La vie est mouvement, remises en question, et non, balises plantĂ©es et murs Ă©rigĂ©s. Et, Ă  mesure que le chemin s’élargit, que le ciel se dĂ©gage, l’ĂȘtre profond se construit, s’allĂšge, se dilate d’un souffle inĂ©dit. Et puis, pour Ă©viter le dĂ©couragement qui parfois te guette, n’oublie pas de te retourner, de temps Ă  autre, sur le chemin dĂ©jĂ  parcouru. Fais ainsi taire l’insatisfaction et l’impatience qui te rongent, d’autant plus qu’autrui semble jouir de cette vie qui, peut-ĂȘtre, te fait encore cruellement dĂ©faut. Vois seulement l’amour qui parfois Ă©merge en toi, vois les amitiĂ©s naissantes inespĂ©rĂ©es, vois les improbables rencontres avec toi et les autres. Apprends dĂ©sormais Ă  jouir de tes petites victoires, Ă  ne plus te mĂ©priser ni te saboter. Apprendre Ă  poser des mots, Ă  colmater des brĂšches, Ă  Ă©vacuer la honte d’ĂȘtre soi. Avec la longue cohorte des bĂąillonnĂ©s, ĂŽter peu Ă  peu ce qui Ă©touffe. Briser la solitude entre les ĂȘtres en perdition. Parce que le silence est un poison qui tue. Couper les liens mortifĂšres, pour reprendre sa vie en main. Personne d’autre que toi ne peut entreprendre ce long et douloureux travail de sape. Il s’agit enfin d’ĂȘtre fidĂšle Ă  soi, quitte Ă  pourfendre les tabous. Quitte Ă  sortir de la mortifĂšre loyautĂ© familiale ou amicale. Peu Ă  peu, reprendre sa vie en main. Creuser son humanitĂ©, Ă©largir ses horizons. Et, que de ta nuit obscure, monte enfin une parole forte, tranchante, incandescente. Une Parole nue, remontĂ©e des enfers ! Pour se rĂ©concilier avec soi, accepter les ombres du passĂ©. Ce qui est perdu ne reviendra plus. Mais ta vie aujourd’hui peut ĂȘtre diffĂ©rente d’hier. Choisis donc, dĂ©sormais, la Vie ! Pascal HUBERT Tu songes de temps Ă  autre Ă  Lambeaux’. Tu as la vague idĂ©e qu’en l’écrivant, tu les tireras de la tombe. Leur donneras la parole. Formuleras ce qu’elles ont toujours tu. Lorsqu’elles se lĂšvent en toi, que tu leur parles, tu vois s’avancer Ă  leur suite la cohorte des bĂąillonnĂ©es, des mutiques, des exilĂ©s des mots
ceux et celles qui ne se sont jamais remis de leur enfance
ceux et celles qui s’acharnent Ă  se punir de n’avoir jamais Ă©tĂ© aimĂ©s
ceux et celles qui crĂšvent de se mĂ©priser et se haĂŻr
ceux et celles qui n’ont jamais pu parler parce qu’il n’ont jamais Ă©tĂ© Ă©coutĂ©s
ceux et celles qui ont Ă©tĂ© gravement humiliĂ©s et portent au flanc une plaie ouverte
ceux et celles qui Ă©touffent de ces mots rentrĂ©s pourrissant dans leur gorge
ceux et celles qui n’ont jamais pu surmonter une fondamentale dĂ©tresse 
 » Charles Juliet N’hĂ©sitez pas Ă  laisser un commentaire sur mon blog, un avis, une rĂ©flexion ou une suggestion
 ou Ă  m’écrire Ă 
Sij'ai pu te sensibiliser un peu à la différence entre théories et modÚles nous n'avons pas perdu notre temps . Je suis Charlie. J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse. 06/08/2007, 14h31 #25 Ledescat. Re : Comment écrire les maths Envoyé par Médiat. Si j'ai pu te sensibiliser un peu à la différence entre théories et modÚles nous
1 Ce texte est une traduction du chapitre Writing A Method of Inquiry » de Laurel Richardson et El ... Comment donc les autrices et auteurs en sciences sociales perçoivent l’écriture aujourd’hui ? Qu’est-ce que l’écriture peut faire de plus que tenter de reprĂ©senter ou de reflĂ©ter quelque chose dans le monde, qu’une chercheuse ou un chercheur a dĂ©couvert » Ă  l’issue d’une recherche empirique traditionnelle ? Le prĂ©sent essai montre que l’écriture peut aussi constituer le lieu de la recherche, que la recherche survient dans la pensĂ©e qu’éveille l’écriture au fil des phrases qui s’enchaĂźnent, les unes Ă  la suite des autres — lentement, laborieusement, ou de maniĂšre prĂ©cipitĂ©e alors que les mots se bousculent sur la page. L’écriture comme mĂ©thode, l’écriture comme mode de pensĂ©e, est expĂ©rimentale et crĂ©ative. La personne qui Ă©crit se perd et est emportĂ©e par l’écriture, dans l’écriture ; elle devient avec le texte qui s’écoule dans l’à-venir vers ce que nous sommes encore incapables de penser et d’ĂȘtre. Nous encourageons les lectrices et lecteurs Ă  Ă©crire pour interroger et imaginer le xxie siĂšcle en devenir. Nous sommes particuliĂšrement heureuses que notre travail1 ait Ă©tĂ© traduit en français et remercions Karelle Arsenault et Karine Bellerive de lui avoir permis de toucher de nouveaux publics. Laurel Richardson et Elizabeth Adams St. Pierre, mars 2022 2 NDT. Laurel RICHARDSON 1994, Writing A Method of Inquiry », dans Norman K. DENZIN et Yvonna S. ... 1Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, le milieu de l’ethnographie s’est dĂ©ployĂ© Ă  un point que nous n’aurions pu imaginer au moment d’écrire ce chapitre pour la premiĂšre Ă©dition de ce recueil2. Dans une variĂ©tĂ© de disciplines mĂ©decine, droit, Ă©ducation, sciences humaines et sociales, des chercheuses et chercheurs qualitatifs ont depuis dĂ©couvert que l’écriture comme mĂ©thode de recherche s’avĂšre une dĂ©marche fĂ©conde pour en apprendre sur elles-mĂȘmes et eux-mĂȘmes ainsi que sur leurs sujets de recherche. La littĂ©rature est vaste et variĂ©e. 2À la lumiĂšre de ces dĂ©veloppements, la nouvelle version de ce chapitre est divisĂ©e en trois parties. Dans la premiĂšre partie, Laurel Richardson prĂ©sente a les contextes historique et contemporain de l’écriture scientifique, b le genre de l’ethnographie analytique et crĂ©ative ainsi que c la direction qu’a prise sa pratique au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, notamment avec les rĂ©cits d’écriture » et les collaborations qui traversent la division sciences humaines/sciences sociales. Dans la deuxiĂšme partie, Elizabeth St. Pierre analyse la maniĂšre dont l’écriture en tant que mĂ©thode de recherche s’inscrit dans le dĂ©veloppement d’une Ă©thique de soi engagĂ©e dans l’action sociale et la rĂ©forme sociale. Dans la troisiĂšme partie, Richardson offre aux chercheuses et chercheurs qualitatifs quelques pratiques et exercices d’écriture. 3Tout comme ce chapitre reflĂšte nos propres processus et prĂ©fĂ©rences, nous espĂ©rons que vos Ă©critures s’engageront dans ce mĂȘme parcours. Plus nombreuses seront les voix diffĂ©rentes qui obtiennent une reconnaissance au sein de la communautĂ© qualitative, plus forte — et plus intĂ©ressante — sera la communautĂ©. Partie 1 Ă©criture qualitative Laurel Richardson 4Il y a 10 ans, dans la premiĂšre Ă©dition de ce recueil The SAGE Handbook of Qualitative Research, j’ai avouĂ© avoir Ă©tĂ©, pendant des annĂ©es, assommĂ©e d’ennui par bon nombre d’études qualitatives prĂ©tendument exemplaires. J’ai abandonnĂ© un nombre incalculable de textes Ă  moitiĂ© lus, Ă  moitiĂ© balayĂ©s du regard. Je commandais un nouvel ouvrage avec fĂ©brilitĂ© — le sujet m’intĂ©ressait, je voulais lire l’autrice, l’auteur —, pour finalement en trouver son texte soporifique. Lorsque j’ai brisĂ© l’omerta, rĂ©vĂ©lant Ă  des collĂšgues et Ă  des Ă©tudiantes et Ă©tudiants ĂȘtre agacĂ©e par la plupart des Ă©crits qualitatifs, j’ai dĂ©couvert une communautĂ© de personnes qui partageaient ce mĂ©contentement. Ces derniĂšres affirmaient l’une aprĂšs l’autre trouver la majoritĂ© des Ă©crits qualitatifs insipides — oui, insipides. 5Nous avions lĂ  un sĂ©rieux problĂšme les sujets Ă©tudiĂ©s Ă©taient fascinants et essentiels Ă  la recherche, mais les ouvrages qualitatifs n’étaient pas suffisamment lus. Contrairement aux travaux quantitatifs, qui peuvent s’incarner dans des rĂ©sumĂ©s et des tableaux, les travaux qualitatifs, eux, ne font sens que dans leur texte tout entier. À l’instar de l’écrit littĂ©raire, que l’on ne peut rĂ©duire Ă  sa quatriĂšme de couverture, le sens de la recherche qualitative ne peut s’exprimer par son seul rĂ©sumĂ©. Elle doit ĂȘtre lue, et non seulement parcourue rapidement ; son sens se rĂ©vĂšle au fil de la lecture. Il me semblait au mieux insensĂ©, au pire narcissique et totalement Ă©gocentrique, de passer des mois, voire des annĂ©es, Ă  rĂ©aliser une recherche dont le rendu ne serait Ă  la fin lu de personne et ne servirait Ă  rien sinon Ă  promouvoir la carriĂšre de celle ou celui qui l’aurait Ă©crit. Était-il possible de produire des Ă©crits qui Ă  la fois seraient indispensables et sauraient faire la diffĂ©rence ? Je me suis accrochĂ©e Ă  cette idĂ©e de l’écriture comme mĂ©thode de recherche. 6On m’a enseignĂ©, comme Ă  vous sans doute, Ă  n’écrire que lorsque je savais quoi dire ; autrement dit, Ă  n’écrire que lorsque les grandes lignes de mon texte Ă©taient esquissĂ©es et ordonnĂ©es. Mais je n’aimais pas Ă©crire ainsi. Je me sentais coincĂ©e et indiffĂ©rente. Songeant aux rĂšgles d’écriture que l’on m’avait enseignĂ©es, j’ai rĂ©alisĂ© qu’elles se rattachaient Ă  la mĂ©canique scientiste et Ă  la recherche quantitative. Elles Ă©taient en fait et en elles-mĂȘmes le rĂ©sultat d’une invention sociohistorique pensĂ©e par nos prĂ©dĂ©cesseurs du xixe siĂšcle. Imposer ces rĂšgles aux chercheuses et chercheurs en recherche qualitative a entraĂźnĂ© un lot de problĂšmes ces mĂ©thodes ont minĂ© le processus crĂ©atif et dynamique de l’écriture ; elles ont amoindri la confiance des jeunes chercheuses et chercheurs qualitatifs, car leur expĂ©rience de la recherche Ă©tait incompatible avec le modĂšle d’écriture prĂŽnĂ© ; et elles ont contribuĂ© Ă  produire une flottille d’écrits qualitatifs tout simplement inintĂ©ressants parce qu’écrits Ă  travers la voix homogĂ©nĂ©isĂ©e de la science ». 7Les chercheuses et chercheurs qualitatifs soulignent frĂ©quemment l’importance que revĂȘtent les aptitudes et les compĂ©tences individuelles de la personne qui fait la recherche. Ce ne sont pas le sondage, le questionnaire ou l’enregistrement qui sont instruments », mais la chercheuse ou le chercheur. Plus cette personne est habile, meilleures sont les chances que la recherche soit de grande qualitĂ©. 8On invite les Ă©tudiantes et Ă©tudiants Ă  faire preuve d’ouverture Ă  observer, Ă  Ă©couter, Ă  interroger et Ă  participer. Par le passĂ©, on ne leur enseignait toutefois pas Ă  nourrir leur Ă©criture. Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, plutĂŽt que de taire leurs voix singuliĂšres, les autrices et auteurs qualitatifs ont nĂ©anmoins affinĂ© leurs compĂ©tences rĂ©dactionnelles. Apprendre Ă  Ă©crire autrement ne nuit pas plus Ă  nos aptitudes Ă  Ă©crire de maniĂšre traditionnelle que l’apprentissage d’une langue seconde diminue notre capacitĂ© Ă  nous exprimer dans notre langue maternelle. En fait, c’est ainsi que plusieurs formes d’écriture qualitative ont pu Ă©merger. Écriture en contexte 9Le langage est une force constitutive qui engendre une vision particuliĂšre de la rĂ©alitĂ© et du soi. Produire des choses » implique et gĂ©nĂšre toujours de la valeur quoi produire, comment nommer ce qui est produit et comment dĂ©finir la relation entre les productions et celles et ceux qui les auront produites. Écrire ne fait pas exception. Aucune mise en scĂšne textuelle n’est innocente, y compris celle-ci. Les styles d’écriture ne sont ni fixes ni neutres, mais reflĂštent plutĂŽt le mouvement des Ă©coles de pensĂ©e et des paradigmes dominants au fil du temps. L’écriture en sciences sociales, comme toute forme d’écriture d’ailleurs, relĂšve d’une construction sociohistorique et, par consĂ©quent, est appelĂ©e Ă  se transformer. 3 Citation originale taste, aesthetics, ethics, humanity, and morality ». 10Depuis le xviie siĂšcle, le monde de l’écriture a Ă©tĂ© divisĂ© en deux types littĂ©raire et scientifique. La littĂ©rature, dĂšs le xviie siĂšcle, a Ă©tĂ© associĂ©e Ă  la fiction, Ă  la rhĂ©torique et Ă  la subjectivitĂ©, tandis que la science a Ă©tĂ© rattachĂ©e aux faits, au langage clair » [plain language] et Ă  l’objectivitĂ© Clifford et Marcus, 1986, p. 5. Au xviiie siĂšcle, le terme science sociale Ă©tait introduit par le marquis de Condorcet. Ce dernier soutenait que la connaissance de la vĂ©ritĂ© » [knowledge of the truth] serait simple » et l’erreur presque impossible » si l’on utilisait un langage prĂ©cis pour parler des enjeux moraux et sociaux citĂ© dans Levine, 1985, p. 6. La littĂ©rature et la science se sont dĂšs lors Ă©rigĂ©es en deux domaines distincts au xixe siĂšcle. La littĂ©rature s’est alignĂ©e sur l’ art » et la culture » ; elle contenait les valeurs du goĂ»t, de l’esthĂ©tique, de l’éthique, de l’humanitĂ© et de la moralitĂ© »3 Clifford et Marcus, op. cit., p. 6 de mĂȘme que le droit au langage mĂ©taphorique et polysĂ©mique. La science, elle, s’est vu attribuer la croyance selon laquelle ses mots Ă©taient objectifs, prĂ©cis, sans ambiguĂŻtĂ©, dĂ©contextualisĂ©s et littĂ©raux. 4 NDT. Mot-valise formĂ© des mots anglais fact et fiction, difficilement traduisible en français. 5 Citation originale There is no longer any such things as fiction or nonfiction, there is only n ... 11Avec le XXe siĂšcle, les rapports entre l’écriture en sciences sociales et l’écriture littĂ©raire ont gagnĂ© en complexitĂ©. Les prĂ©sumĂ©es dĂ©marcations strictes entre les faits » et la fiction » de mĂȘme qu’entre la vĂ©ritĂ© » et l’ imaginĂ© » se sont estompĂ©es. Cette situation a créé un vif dĂ©bat sur l’écriture destinĂ©e au public, soit, ici, celle du journalisme. Des rĂ©dactrices et rĂ©dacteurs ont commencĂ© Ă  brouiller en toute connaissance de cause les frontiĂšres entre faits et fiction en se mettant dĂ©libĂ©rĂ©ment au cƓur de leurs rĂ©cits. Cette tendance a Ă©tĂ© qualifiĂ©e par Thomas Wolf de nouveau journalisme » pour une discussion approfondie sur le nouveau journalisme, voir Denzin, 1997, chap. 5. À partir des annĂ©es 1970, des croisements » entre des formes d’écriture ont donnĂ© naissance Ă  de nouvelles dĂ©signations de genres relevant de l’oxymore non-fiction crĂ©ative », faction4 », fiction ethnographique », roman non fictionnel » et fiction vraie ». Dans les annĂ©es 1980, le romancier E. L. Doctorow affirmait ceci Il n’existe plus rien de tel que la fiction ou la non-fiction, seulement des rĂ©cits »5 citĂ© dans Fishkin, 1985, p. 7. 12En dĂ©pit du brouillage actuel des genres, et en dĂ©pit du fait que toute Ă©criture est narrative selon notre comprĂ©hension contemporaine, une diffĂ©rence majeure perdure selon moi entre l’écriture fictionnelle et l’écriture scientifique. Il ne s’agit pas de savoir si le texte est une fiction ou une non-fiction ; la distinction renvoie plutĂŽt Ă  ce dont se rĂ©clame l’autrice ou l’auteur. 13DĂ©clarer que son travail est une fiction s’inscrit dans une dĂ©marche rhĂ©torique diffĂ©rente de celle qui consiste Ă  dĂ©clarer qu’il relĂšve des sciences sociales. Les deux genres attirent des publics diffĂ©rents et ont des effets diffĂ©rents sur les publics et le politique — et sur la façon dont il faut Ă©valuer les prĂ©tentions Ă  la vĂ©ritĂ© » d’une personne. Ces diffĂ©rences ne devraient ĂȘtre ni nĂ©gligĂ©es ni minimisĂ©es. 14Nous avons la chance, aujourd’hui, d’Ɠuvrer dans un environnement postmoderne, une Ă©poque oĂč coexistent une multitude de façons de connaĂźtre et de raconter. Le cƓur du postmodernisme repose sur le doute face Ă  toute mĂ©thode ou thĂ©orie, tout discours ou genre, toute tradition ou nouveautĂ© qui se revendiquent de la vĂ©ritĂ© » de maniĂšre universelle et unanime, ou qui estiment produire des connaissances qui seules peuvent faire autoritĂ©. Le postmodernisme soupçonne que toute prĂ©tention de vĂ©ritĂ© » cache et sert des intĂ©rĂȘts particuliers dans des luttes locales, culturelles et politiques. Mais il ne rejette pas pour autant et Ă  tout coup les mĂ©thodes traditionnelles pour connaĂźtre » et raconter » sous prĂ©texte qu’elles seraient fausses ou archaĂŻques. PlutĂŽt, ces standards mĂ©thodologiques pourront ĂȘtre remis en question et de nouvelles mĂ©thodes, ĂȘtre introduites, puis Ă  leur tour critiquĂ©es. 15Dans le contexte de doute caractĂ©ristique du postmodernisme, toutes les mĂ©thodes, sans distinction, sont remises en question. Aucune mĂ©thode ne possĂšde de statut privilĂ©giĂ©. Une posture postmoderne nous permet de connaĂźtre quelque chose » sans prĂ©tendre tout connaĂźtre. Un savoir partiel, local et historique demeure un savoir. D’une certaine maniĂšre, connaĂźtre » est alors plus facile, car le postmodernisme reconnaĂźt les limites du caractĂšre situĂ© de la personne qui connaĂźt. Les autrices et auteurs en recherche qualitative sont pour ainsi dire tirĂ©s d’affaire. Elles et ils n’ont pas Ă  jouer Ă  Dieu, Ă  Ă©crire tels des narratrices et narrateurs omniscients et dĂ©sincarnĂ©s prĂ©tendant possĂ©der un savoir intemporel et universel. Elles et ils peuvent renoncer au mĂ©tanarratif discutable de l’objectivitĂ© scientifique tout en ayant amplement Ă  dire en tant que locutrices et locuteurs situĂ©s, leurs subjectivitĂ©s Ă©tant engagĂ©es Ă  connaĂźtre/Ă  raconter le monde tel qu’elles et ils le perçoivent. 16Le poststructuralisme est une forme de la pensĂ©e postmoderne que j’estime particuliĂšrement utile pour l’emploi de cette perspective dans un contexte de recherche, voir Davies, 1999. Il met en rapport le langage, la subjectivitĂ©, l’organisation sociale et le pouvoir. L’élĂ©ment-clĂ©, ici, est le langage. Le langage ne reflĂšte » pas la rĂ©alitĂ© sociale, mais produit du sens et crĂ©e la rĂ©alitĂ© sociale. Par des moyens qui ne sont ni rĂ©ductibles ni mutuellement exclusifs, diffĂ©rents langages et diffĂ©rents discours Ă  l’intĂ©rieur d’une mĂȘme langue structurent le monde et lui donnent du sens. Le langage, c’est la façon dont l’organisation sociale et le pouvoir sont dĂ©finis et contestĂ©s et le lieu oĂč le sentiment identitaire d’une personne — sa subjectivitĂ© — se construit. Comprendre le langage comme un ensemble de discours concurrents — comme diverses façons de faire sens et d’organiser le monde — fait du langage un lieu d’exploration et d’affrontements. 17Le langage ne dĂ©coule pas de notre individualitĂ© ; plutĂŽt, il permet Ă  notre subjectivitĂ© de se construire de maniĂšre spĂ©cifique sur les plans historique et local. Ce que signifie pour nous une chose dĂ©pend des discours auxquels nous avons accĂšs. Par exemple, la façon dont une femme battue par son conjoint en fait l’expĂ©rience variera selon la nature des discours sur la normalitĂ© du mariage », le droit du mari » ou la femme battue » dans lesquels elle baigne. Si une femme perçoit la violence masculine comme Ă©tant normale ou comme relevant des droits du conjoint, il est peu probable qu’elle se considĂšre comme une victime de violence conjugale, une marque de pouvoir pourtant illĂ©gitime qui ne devrait ĂȘtre tolĂ©rĂ©e. De la mĂȘme maniĂšre, si un homme est exposĂ© au discours des sĂ©vices sexuels subis durant l’enfance », il pourrait se rappeler les expĂ©riences traumatiques qu’il a vĂ©cues en les catĂ©gorisant autrement. L’expĂ©rience et la mĂ©moire sont par consĂ©quent ouvertes Ă  des interprĂ©tations contradictoires gouvernĂ©es par des intĂ©rĂȘts sociaux et les discours dominants. L’individu est Ă  la fois le lieu et le sujet de ces luttes discursives et de ces discours qui s’opposent dans de nombreux domaines. Sa subjectivitĂ© est changeante et contradictoire elle n’est ni stable, ni fixĂ©e, ni rigide. 18Le poststructuralisme, dĂšs lors, pointe vers la cocrĂ©ation continue du soi et des sciences sociales ; tous deux se comprennent l’un Ă  travers l’autre. Se connaĂźtre soi-mĂȘme et connaĂźtre un sujet, cela renvoie Ă  des savoirs imbriquĂ©s, partiels, historiques et locaux. Le poststructuralisme, par consĂ©quent, nous permet de nous interroger sur notre mĂ©thode — voire nous y invite ou nous y incite — et d’explorer de nouvelles façons de connaĂźtre. Plus spĂ©cifiquement, il suggĂšre deux idĂ©es fondamentales pour les autrices et auteurs en recherche qualitative. 19PremiĂšrement, il nous commande d’adopter une posture rĂ©flexive, de prendre conscience que nous Ă©crivons Ă  partir de lieux spĂ©cifiques, Ă  des moments donnĂ©s. DeuxiĂšmement, il nous dĂ©lie de l’obligation d’écrire un seul et unique texte dans lequel tout devrait ĂȘtre dit, Ă  l’intention de toutes et tous. En nourrissant la singularitĂ© de nos voix, nous nous libĂ©rons de l’emprise sĂ©vĂšre qu’a l’ Ă©criture scientifique » sur notre conscience et de l’arrogance qu’elle dĂ©ploie sur notre psychĂ©. L’écriture est validĂ©e comme mĂ©thode de production du savoir. Ethnographie CAP 6 NDT. L’expression originale en anglais est CAP [creative analytical processes] ethnographies ». N ... 20À la suite des critiques postmodernes — y compris celles du poststructuralisme, du fĂ©minisme, du mouvement queer et de la critical race theory — des pratiques d’écriture qualitative traditionnelles, les sacro-saintes conventions d’écriture en sciences sociales ont Ă©tĂ© contestĂ©es. Le genre ethnographique s’est Ă©largi, transformĂ© et complexifiĂ© grĂące aux diffĂ©rents formats de textes adoptĂ©s par les chercheuses et chercheurs qui souhaitaient joindre un plus large public. Ces ethnographies ont en commun d’avoir Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es selon des pratiques analytiques crĂ©atives. Je les appelle les ethnographies CAP [processus analytiques crĂ©atifs]6 ». Cette Ă©tiquette peut inclure de nouveaux, de futurs et mĂȘme d’anciens travaux, du moment oĂč l’autrice ou l’auteur se dĂ©gage des normes d’écriture traditionnelles en sciences sociales. Les ethnographies CAP ne sont ni des formes alternatives ni des formes expĂ©rimentales ; elles constituent, d’elles-mĂȘmes et en elles-mĂȘmes, des reprĂ©sentations du social valides et souhaitables. Dans un avenir rapprochĂ©, ces ethnographies pourraient d’ailleurs trĂšs bien devenir les reprĂ©sentations Ă  privilĂ©gier en raison de l’engagement qu’elles suscitent et parce qu’elles ouvrent la porte Ă  des façons de penser le social qui, pour l’instant, nous Ă©chappent. 21L’ethnographie CAP donne lieu Ă  des pratiques Ă  la fois analytiques et crĂ©atives. Toutes croyances selon lesquelles l’ analyse » et la crĂ©ativitĂ© » ne peuvent ĂȘtre que contradictoires et incompatibles sont dĂ©passĂ©es. Elles sont condamnĂ©es Ă  l’extinction. Voyez l’évolution, la prolifĂ©ration et la diversitĂ© des espĂšces » ethnographiques autoethnographie, fiction, poĂ©sie, théùtre, théùtre des lectrices/lecteurs, rĂ©cits d’écriture, aphorismes, textes stratifiĂ©s, conversations, lettres, textes polyvocaux, comĂ©dies, satires, allĂ©gories, textes visuels, hypertextes, expositions musĂ©ales, dĂ©couvertes chorĂ©graphiĂ©es, performances, pour ne nommer que certaines des catĂ©gories discutĂ©es dans ce recueil [The SAGE Handbook of Qualitative Research, 2005]. Ces nouvelles espĂšces » d’écriture qualitative s’adaptent au monde politique/social dans lequel nous vivons un monde fait d’incertitudes. Avec leurs nombreuses possibilitĂ©s de prĂ©sentation et de publication, les ethnographies CAP annoncent un changement de paradigme Ellis et Bochner, 1996. 22Au sein des ethnographies CAP, le processus d’écriture et le produit de l’écriture sont intimement liĂ©s ; ils sont tous deux favorisĂ©s. Le produit ne peut ĂȘtre sĂ©parĂ© ni de la personne productrice, ni du mode de production, ni de la mĂ©thode de connaissance. Puisque les ethnographies traditionnelles aussi bien que les ethnographies CAP sont rĂ©alisĂ©es en Ă©tant habitĂ©es par le doute » propre au postmodernisme, les lectrices et lecteurs et les relectrices et relecteurs souhaitent savoir et ont le droit de savoir selon quels principes les chercheuses et chercheurs prĂ©tendent possĂ©der les connaissances qu’elles et ils possĂšdent. Quelle posture adoptent les autrices et auteurs en tant que personnes connaissant » et racontant » ? Ces questions posent des enjeux, tous entrelacĂ©s, d’un cĂŽtĂ©, de reprĂ©sentation et, de l’autre, de subjectivitĂ©, d’autoritĂ©, d’authorship, de rĂ©flexivitĂ© et de processus. 23Le postmodernisme soutient que notre Ă©criture est toujours partielle, locale et situĂ©e, et que notre voix est toujours prĂ©sente, peu importe les efforts que nous dĂ©ployons pour la supprimer — du moins en partie, car nous rĂ©primons forcĂ©ment une part de nous-mĂȘmes en Ă©crivant. Partir de ce principe libĂšre notre Ă©criture, nous permet de convoquer une variĂ©tĂ© de formes — de dire et de redire. Comprendre comme il faut » est impossible ; on peut seulement comprendre » les contours et les nuances de diffĂ©rentes maniĂšres. En faisant appel Ă  des pratiques analytiques crĂ©atives, les ethnographes acquiĂšrent des connaissances sur des objets comme sur eux-mĂȘmes qui seraient autrement demeurĂ©es insaisissables et inimaginables si elles et ils n’avaient fait appel qu’à des processus analytiques, des mĂ©taphores et des formes d’écriture traditionnelles. 24La recherche traditionnelle valorise la triangulation ». Pour une discussion sur la mĂ©thode de triangulation, voir Denzin, 1978. Pour une mise en pratique de cette mĂ©thode, voir Statham, Richardson et Cook, 1991. La chercheuse ou le chercheur qui fait appel Ă  la triangulation utilise pour ce faire diffĂ©rentes mĂ©thodes entrevues, donnĂ©es de recensement, documents, etc. afin de valider ses rĂ©sultats. Ces mĂ©thodes, cependant, reposent sur les mĂȘmes prĂ©supposĂ©s, dont celui qu’il existerait un point fixe » ou un objet » pouvant ĂȘtre triangulĂ©. Avec les ethnographies CAP, les chercheuses et chercheurs s’inspirent des genres littĂ©raires, artistiques et scientifiques, transgressant par ailleurs souvent les codes de ces genres. ProcĂ©dant de ce qui me paraĂźt ĂȘtre une dĂ©construction postmoderne de la triangulation, le texte CAP reconnaĂźt que le monde ne peut simplement ĂȘtre apprĂ©hendĂ© de trois cĂŽtĂ©s ». Nous ne triangulons pas, nous cristallisons. 25Je suggĂšre qu’en matiĂšre de validitĂ© », l’imaginaire central des textes postmodernes ne repose pas sur le triangle — un objet rigide, fixĂ© et bidimensionnel —, mais sur le cristal. Le cristal combine symĂ©trie et matiĂšre avec une infinitĂ© de formes, de substances, de multidimensionnalitĂ©s, d’angles et d’approches. Les cristaux se dĂ©veloppent, se transforment, sont altĂ©rĂ©s, mais ne sont pas amorphes. Ces prismes reflĂštent des externalitĂ©s et se rĂ©fractent en eux, ce qui crĂ©e un jeu de couleurs, de modĂšles et d’assemblages qui se dĂ©ploient dans plusieurs directions. Ce que nous voyons dĂ©pend de notre inclinaison ; il ne s’agit donc pas de triangulation, mais de cristallisation. Avec les textes CAP, nous passons de la gĂ©omĂ©trie plane Ă  la thĂ©orie de la lumiĂšre, oĂč la lumiĂšre est Ă  la fois ondulations et particules. 26Travels With Ernest Crossing the Literary/Sociological Divide Richardson et Lockridge, 2004 est un exemple rĂ©cent de pratiques de cristallisation. Cet ouvrage repose sur une carte de voyages par exemple, la Russie, l’Irlande, Beyrouth, Copenhague, Sedona, la plage de Saint-PĂ©tersbourg que j’ai rĂ©alisĂ©s avec mon mari, Ernest Lockridge, romancier et professeur d’anglais. Nous avons tous deux fait l’expĂ©rience des mĂȘmes lieux, mais les avons rĂ©fractĂ©s Ă  travers nos propres regard professionnel, genre, sensibilitĂ©s, expĂ©riences de vie ou dĂ©sirs Ă©motionnels et spirituels. AprĂšs avoir chacun et de maniĂšre indĂ©pendante rĂ©digĂ© un compte rendu narratif de nos voyages — un essai personnel —, nous avons Ă©changĂ© et lu nos Ă©crits, puis entamĂ© une vaste conversation enregistrĂ©e et transcrite sur les lignes disciplinaires qui traversent l’écriture, l’éthique, la notion d’authorship, la collaboration, le tĂ©moignage, les faits/la fiction, les publics et les relations, de mĂȘme que le croisement entre l’observation et l’imagination. Les pĂ©riples de voyage, ainsi, sont physiques, Ă©motionnels et intellectuels. 27Le processus collaboratif modĂ©lisĂ© dans Travels with Ernest fait honneur au caractĂšre distinct de chacune de nos voix, explore les limites de l’observation et de l’imagination, du tĂ©moignage et de la remise en rĂ©cit, de la mĂ©moire et de la remĂ©moration, et atteste de la valeur de la cristallisation. Je demeure une sociologue ; il demeure un romancier. Aucun de nous deux n’abandonne sa vision fondamentale du monde. À travers notre processus collaboratif, nous avons cependant dĂ©couvert maintes choses Ă  propos de nous notre relation, nos rapports avec nos familles, notre travail et notre Ă©criture que nous n’aurions pu dĂ©couvrir autrement. Par exemple, nous avons compris que nous souhaitions que le dernier pan de notre ouvrage fasse rupture avec le format d’écriture du livre, que nous voulions explorer d’autres possibilitĂ©s. De notre conversation — et de ses multiples interruptions —, nous avons Ă©laborĂ© un scĂ©nario de film campĂ© dans notre Grande cuisine amĂ©ricaine. Nous aimions particuliĂšrement que la mĂ©thode collaborative dĂ©ployĂ©e dans notre texte soit ouverte Ă  toutes et Ă  tous. Il s’agissait d’une Ă©criture stratĂ©gique qui permettait de transgresser les hiĂ©rarchies Ă©tablies entre la chercheuse ou le chercheur et ce qui fait l’objet de la recherche, entre l’étudiante ou l’étudiant et la personne qui lui enseigne. 28La cristallisation, sans perdre sa structure, permet de dĂ©construire notre conception traditionnelle de la validitĂ© ». Elle nous permet de rĂ©flĂ©chir Ă  l’absence de vĂ©ritĂ© unique et de comprendre comment les textes se valident entre eux. La cristallisation nous apporte une comprĂ©hension profonde, complexe et tout Ă  fait partielle de notre objet d’étude. Nos connaissances s’élargissent, mais, paradoxalement, nous doutons du mĂȘme coup de ces connaissances, car nous savons qu’il y a encore et toujours davantage Ă  connaĂźtre. Évaluer les ethnographies CAP 29Parce que les fondements Ă©pistĂ©mologiques de l’ethnographie CAP se distinguent de ceux des sciences sociales traditionnelles, le dispositif conceptuel par lequel les ethnographies CAP peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©es varie. Bien que nous soyons libres de prĂ©senter nos textes sous diverses formes afin de joindre des publics variĂ©s, des contraintes liĂ©es Ă  la rĂ©flexivitĂ© surviennent dĂšs lors que sont faites des revendications d’authorship, d’autoritĂ©, de vĂ©ritĂ©, de validitĂ© et de fiabilitĂ©. La rĂ©flexivitĂ© nous fait prendre conscience d’une partie des vues politiques/idĂ©ologiques complexes qui se dissimulent sous notre Ă©criture. Avoir la libertĂ© de jouer avec la forme textuelle ne garantit pas un meilleur produit. Les occasions d’écrire des textes qui en valent vraiment la peine — des livres et des articles qui sont de bonnes lectures » — sont multiples et stimulantes, mais exigeantes. Il s’agit lĂ  d’un travail plus difficile, qui offre des garanties limitĂ©es. Bref, nous avons encore beaucoup Ă  faire. 30L’un des principaux enjeux est celui des critĂšres d’évaluation. Comment juger de la valeur d’un travail ethnographique, qu’il soit nouveau ou traditionnel ? Les ethnographes de bonne volontĂ© seront prĂ©occupĂ©es et prĂ©occupĂ©s par la façon dont le travail de leurs Ă©tudiantes et Ă©tudiants sera Ă©valuĂ© si elles et ils optent pour une ethnographie CAP. Je n’ai aucune rĂ©ponse dĂ©finitive Ă  leur fournir pour apaiser leurs esprits, mais j’ai nĂ©anmoins quelques idĂ©es et prĂ©fĂ©rences. 31Je conçois le projet ethnographique comme humainement situĂ©, toujours filtrĂ© par le regard humain et les perceptions humaines, et portant les limites comme les forces des sentiments humains. La superstructure scientifique s’inscrit toujours au fondement des activitĂ©s, des croyances et des conceptions des humains. Je souligne Ă  grands traits que l’ethnographie se construit au travers des pratiques de recherche. Celles-ci sont engagĂ©es dans la poursuite d’un entendement plus vaste. La science propose diverses pratiques la littĂ©rature, les arts crĂ©atifs, le travail de mĂ©moire Davies et al., 1997, l’introspection Ellis, 1991 et le dialogue Ellis, 2004. Les chercheuses et chercheurs peuvent ainsi choisir parmi plusieurs pratiques de recherche et ne devraient pas ĂȘtre assujettis aux habitudes de pensĂ©e des autres. 32Je crois qu’il importe d’apprĂ©cier toute ethnographie CAP en fonction des plus hauts standards ; la simple nouveautĂ© ne suffit pas. Voici quatre des critĂšres que j’utilise pour Ă©valuer des articles ou des monographies soumis pour publication en sciences sociales Contribution significative. Ce texte contribue-t-il Ă  notre comprĂ©hension de la vie sociale ? Est-ce que l’autrice ou l’auteur fait la dĂ©monstration d’une perspective scientifique sociale profondĂ©ment ancrĂ©e voire intĂ©grĂ©e ? Ce texte paraĂźt-il vrai » — est-il un compte rendu crĂ©dible d’un rĂ©el » culturel, social, individuel ou qui relĂšve du sens commun ? Pour des suggestions permettant de rĂ©pondre Ă  ce critĂšre, voir la partie 3. MĂ©rite esthĂ©tique. Les standards ne sont pas rĂ©duits ; un autre standard est ajoutĂ©. Ce texte est-il rĂ©ussi sur le plan esthĂ©tique ? L’utilisation de pratiques analytiques crĂ©atives gĂ©nĂšre-t-elle un texte ouvert et incite-t-elle Ă  l’interprĂ©tation ? Le texte est-il artistique, satisfaisant, complexe et captivant ? RĂ©flexivitĂ©. En quoi la subjectivitĂ© de l’autrice ou de l’auteur a-t-elle Ă©tĂ© productrice et produit du texte Ă©crit ? Est-ce que l’autrice ou l’auteur est conscient de sa posture et est-ce qu’elle ou il se dĂ©voile suffisamment pour que la lectrice ou le lecteur puisse saisir la valeur des points de vue formulĂ©s ? L’autrice ou l’auteur se tient-elle ou il responsable des normes de connaissance et de transmission des connaissances des personnes au cƓur de son Ă©tude ? PortĂ©e. Ce texte me touche-t-il sur les plans Ă©motionnel et intellectuel ? GĂ©nĂšre-t-il de nouvelles questions ? Me stimule-t-il Ă  Ă©crire ? M’encourage-t-il Ă  explorer de nouvelles pratiques de recherche ou Ă  me mettre en action ? 33Voici quatre de mes critĂšres. La science est une lunette, les arts crĂ©atifs en sont une autre. Notre perception du monde gagne en profondeur lorsque nous utilisons les deux. Je veux regarder au travers de ces deux lunettes pour saisir une forme d’art des sciences sociales » une forme de reprĂ©sentation radicalement interprĂ©tative. 7 NDT. Le terme race, tel qu’il est utilisĂ© par l’autrice dans le texte original, est apprĂ©hendĂ© au s ... 34Ce dĂ©sir n’est pas seulement le mien. J’ai constatĂ© que plusieurs Ă©tudiantes et Ă©tudiants issus de divers milieux sociaux ou de cultures marginalisĂ©es sont Ă©galement attirĂ©s par cette vision du monde social Ă  deux lunettes. Plusieurs trouvent l’ethnographie CAP attirante et se joignent Ă  la communautĂ© qualitative. Plus cela se produit, plus nous en tirons toutes et tous profit. Les implications de race7 et de genre sont mises en Ă©vidence non pas pour ĂȘtre politiquement correctes », mais parce que ces questions sont des axes Ă  partir desquels les mondes symboliques et actuels ont Ă©tĂ© construits. Les personnes issues des groupes non dominants le savent et peuvent s’assurer que cette connaissance est respectĂ©e cf. Margolis et Romero, 1998. L’effacement des frontiĂšres des sciences humaines et sociales serait accueilli favorablement non pas parce qu’il rĂ©pondrait Ă  une tendance », mais parce qu’il s’accorderait au sens de la vie et au style d’apprentissage de bon nombre de personnes. Cette nouvelle communautĂ© qualitative, Ă  travers sa posture thĂ©orique, ses pratiques analytiques et ses membres aux origines diversifiĂ©es, pourrait dĂ©passer les cadres du milieu universitaire et nous en apprendre davantage sur les injustices sociales et les façons d’y remĂ©dier. Parmi les chercheuses et chercheurs qualitatifs, qui ne se sentirait pas enrichi par l’appartenance Ă  une communautĂ© aussi invitante et diversifiĂ©e ? L’écriture prend de nouvelles formes, se centre sur l’autrice, l’auteur, devient moins lassante et plus humble. Ce sont lĂ  des occasions Ă  saisir. Certaines personnes accordent mĂȘme Ă  leur travail un caractĂšre spirituel. RĂ©cits d’écriture et rĂ©cits personnels 35La vie ethnographique ne peut ĂȘtre sĂ©parĂ©e du soi. Ce que nous sommes et ce que nous pouvons ĂȘtre — ce que nous pouvons Ă©tudier, notre façon d’écrire sur ce que nous Ă©tudions — sont liĂ©s Ă  la maniĂšre qu’a un rĂ©gime de connaissances de se discipliner et de discipliner ses membres, de mĂȘme qu’aux mĂ©thodes que ce rĂ©gime emploie pour faire autoritĂ© tant sur l’objet de recherche que sur ses membres. 36Nous avons hĂ©ritĂ© de rĂšgles ethnographiques arbitraires, rĂ©ductrices, excluantes, dĂ©formantes et aliĂ©nantes. Notre tĂąche est de dĂ©finir des pratiques concrĂštes qui nous permettront de faire de nous des sujets Ă©thiques, engagĂ©s dans une ethnographie Ă©thique inspirante pour la lecture et l’écriture. 8 En français dans le texte. 37Certaines de ces pratiques comportent de travailler avec des schĂ©mas thĂ©oriques par exemple, la sociologie de la connaissance, le fĂ©minisme, la critical race theory, le constructivisme, le poststructuralisme qui remettent en question les motifs de l’autoritĂ© ; d’écrire sur des sujets qui importent sur le plan tant personnel que collectif ; de faire l’expĂ©rience de la jouissance8 ; d’explorer simultanĂ©ment diffĂ©rentes formes d’écriture et de publics ; de se situer dans de multiples discours et communautĂ©s ; de dĂ©velopper un regard critique ; de trouver des façons d’écrire, de prĂ©senter, d’enseigner moins hiĂ©rarchiques et moins univoques ; de rĂ©vĂ©ler les secrets institutionnels ; d’utiliser des postures d’autoritĂ© pour accroĂźtre la diversitĂ© aussi bien dans le corps professoral universitaire que dans les publications scientifiques ; de s’engager dans l’autorĂ©flexivitĂ© ; de cĂ©der Ă  la synchronicitĂ© ; de se demander ce que l’on veut ; de faire face Ă  ce vers quoi notre Ă©criture nous mĂšnera sur les plans Ă©motionnel ou spirituel ; et d’honorer le caractĂšre incarnĂ© et situĂ© de son travail. 38Cette derniĂšre pratique — honorer le lieu du soi — nous encourage Ă  construire ce que je nomme des rĂ©cits d’écriture » [writing stories]. Il s’agit de rĂ©cits qui positionnent notre Ă©criture au sein de notre vie en prenant en considĂ©ration, par exemple, les contraintes disciplinaires, les dĂ©bats universitaires, les politiques dĂ©partementales, les mouvements sociaux, les structures collectives, nos intĂ©rĂȘts de recherche, nos liens familiaux et notre histoire personnelle. Ils permettent Ă  la rĂ©flexivitĂ© critique de l’écriture du soi dans diffĂ©rents contextes de s’inscrire au sein d’une pratique analytique d’écriture indispensable. Ils soulĂšvent de nouvelles questions concernant le soi et le sujet Ă  l’étude ; ils nous rappellent que notre travail est incarnĂ©, contextuel et rhizomatique ; et ils dĂ©mystifient le processus de recherche et d’écriture et aident les autres Ă  en faire autant. GrĂące Ă  ces histoires, des parties auparavant inaccessibles de notre soi peuvent Ă©merger, des blessures peuvent se guĂ©rir, notre sens du soi peut s’affiner, notre identitĂ© mĂȘme peut se transformer. 39Dans Fields of Play Constructing an Academic Life Richardson, 1997, j’ai largement utilisĂ© les rĂ©cits d’écriture pour contextualiser mes dix annĂ©es de travail sociologique, crĂ©ant ainsi un texte plus conforme Ă  la comprĂ©hension poststructuraliste du caractĂšre situĂ© de la connaissance. En organisant mes articles et mes essais de maniĂšre chronologique, selon l’ordre dans lequel ils avaient Ă©tĂ© Ă©crits, je les ai classĂ©s en deux piles Ă  conserver » et Ă  rejeter ». Lorsque j’ai relu mon premier texte conservĂ©, une allocution prĂ©sidentielle pour la North Central Sociological Association, je me suis rappelĂ© avoir Ă©tĂ© traitĂ©e avec condescendance, avoir Ă©tĂ© marginalisĂ©e et punie par le doyen et le directeur de mon dĂ©partement pour ce discours. ImprĂ©gnĂ©e de ce souvenir, j’ai rĂ©alisĂ© un rĂ©cit d’écriture sur le dĂ©calage qui existe entre ma vie dĂ©partementale et ma rĂ©putation au sein de ma discipline. Écrire cette histoire n’a pas Ă©tĂ© chose facile sur le plan Ă©motionnel. J’ai Ă©tĂ© de nouveau habitĂ©e par des expĂ©riences terribles, mais leur mise en rĂ©cit m’a libĂ©rĂ©e de la colĂšre et de la douleur qui leur Ă©taient associĂ©es. Plusieurs universitaires ayant par la suite lu ce texte y ont reconnu des expĂ©riences similaires — leurs histoires jamais racontĂ©es. 40J’ai repassĂ© dans l’ordre la pile des Ă  conserver », relisant et mettant ensuite sur papier le rĂ©cit de cette expĂ©rience de relecture les diffĂ©rentes facettes, les diffĂ©rents contextes. Pour certains rĂ©cits, j’ai dĂ» retourner Ă  mes journaux de bord et Ă  mes documents ; la plupart du temps, ce n’était toutefois pas nĂ©cessaire. Certaines histoires Ă©taient douloureuses et m’ont pris un temps fou Ă  rĂ©diger, mais leur Ă©criture a desserrĂ© l’emprise ombrageuse qu’elles avaient sur moi. D’autres, encore, ont Ă©tĂ© heureuses et m’ont rappelĂ© la chance que j’avais d’avoir des amies et amis, des collĂšgues et une famille. 41Les rĂ©cits d’écriture nous sensibilisent aux consĂ©quences potentielles de l’ensemble de nos Ă©crits, car ils nous ramĂšnent Ă  l’éthique de la reprĂ©sentation. Les rĂ©cits d’écriture ne portent pas sur des personnes ou des cultures lĂ -bas » — des sujets ou des objets ethnographiques ; plutĂŽt, ils portent sur nous nos espaces de travail, nos disciplines, nos amitiĂ©s et notre famille. Que pouvons-nous dire et avec quelles consĂ©quences ? Les rĂ©cits d’écriture sont risquĂ©s et peuvent ĂȘtre bouleversants, ils nous rapprochent » de la reprĂ©sentation ethnographique et la rendent personnelle ». 42Chaque rĂ©cit d’écriture offre l’occasion Ă  son autrice ou Ă  son auteur de prendre une dĂ©cision Ă©thique situĂ©e et pragmatique concernant la publication ou non de son rĂ©cit et le lieu de publication. En gĂ©nĂ©ral, je ne vois aucun problĂšme Ă©thique Ă  publier des rĂ©cits qui reflĂštent les abus de pouvoir ; je considĂšre les dommages causĂ©s par celles et ceux qui abusent comme bien plus grands que les dĂ©sagrĂ©ments que pourraient leur apporter mes rĂ©cits. Par opposition, l’idĂ©e de publier des rĂ©cits impliquant les membres de ma famille immĂ©diate est pour moi plus contraignante. Je vĂ©rifie le contenu de mes rĂ©cits avec eux. Dans le cas de membres de ma famille Ă©loignĂ©e, je modifie leurs prĂ©noms et les caractĂ©ristiques qui permettent de les reconnaĂźtre. Je garde aussi pour moi certains de mes Ă©crits plus rĂ©cents qui pourraient nuire sĂ©rieusement Ă  la paix familiale » et les mets de cĂŽtĂ©, espĂ©rant qu’un jour je trouverai une façon de les rendre publics. 9 En français dans le texte. 43Dans une section de Fields of Play Richardson, 1997, je raconte deux rĂ©cits entremĂȘlĂ©s d’ Ă©criture illĂ©gitime ». L’un de ces rĂ©cits est une reprĂ©sentation poĂ©tique de mon entrevue avec Louisa May, une mĂšre non mariĂ©e. L’autre est le rĂ©cit de cette recherche comment j’ai Ă©crit ce poĂšme, sa diffusion, sa rĂ©ception et les consĂ©quences qu’il a eues sur moi. Il existe une multitude d’illĂ©gitimitĂ©s dans ces rĂ©cits un enfant conçu hors mariage ; la reprĂ©sentation poĂ©tique de rĂ©sultats » de recherche ; une voix fĂ©minine en sciences sociales ; une recherche ethnographique sur des ethnographes et une reprĂ©sentation théùtrale de cette recherche ; la prĂ©sence Ă©motionnelle de la personne qui Ă©crit ; et un travail effrĂ©nĂ© de jouissance9. 44J’ai d’abord pensĂ© que l’histoire de cette recherche Ă©tait complĂšte, pas forcĂ©ment l’unique version possible, mais une qui, du moins, reflĂ©tait raisonnablement, honnĂȘtement et sincĂšrement ce que mes expĂ©riences de recherche avaient Ă©tĂ©. Je le crois toujours. Cela Ă©tant dit, j’ai dĂ» le reconnaĂźtre avec le temps, les expĂ©riences biographiques personnelles qui m’avaient amenĂ©e Ă  Ă©crire cette histoire manquaient toujours. 45J’ai Ă©ventuellement compris que l’idĂ©e d’ illĂ©gitimitĂ© » avait eu une forte emprise sur moi. Dans mon journal de recherche, j’écrivais ainsi Ma carriĂšre en sciences sociales pourrait ĂȘtre perçue comme une longue aventure dans l’illĂ©gitimitĂ©. » Je me suis demandĂ© pour quelle raison j’étais attirĂ©e par l’écriture de textes illĂ©gitimes », y compris le texte de ma vie universitaire. Quel est donc ce combat que j’entretiens avec le monde universitaire — Ă  la fois en faire partie et m’y opposer ? En quoi mon histoire ressemble-t-elle aux histoires de celles et ceux qui ont du mal Ă  se comprendre, qui luttent pour retrouver leur soi supprimĂ©, pour agir Ă©thiquement, et en quoi s’en distingue-t-elle ? 46RĂ©fractant l’ illĂ©gitimitĂ© » au moyen d’allusions, d’aperçus et de regards plus vastes, j’en suis venue Ă  Ă©crire un essai personnel, Vespers », le dernier de Fields of Play Richardson, 1997. Avec Vespers », j’ai situĂ© ma vie universitaire dans des expĂ©riences et des souvenirs d’enfance, j’ai approfondi ma connaissance de moi-mĂȘme, et le texte a trouvĂ© un Ă©cho chez d’autres personnes issues du milieu universitaire. Vespers » a Ă©galement produit sa propre rĂ©fraction il m’a donnĂ© le dĂ©sir, la force et une connaissance de moi-mĂȘme suffisante pour me permettre d’entreprendre la mise en rĂ©cit d’autres souvenirs et expĂ©riences ; il m’a donnĂ© une agentivitĂ© renouvelĂ©e et m’a permis de me reconstruire, pour le meilleur et pour le pire. 47Les rĂ©cits d’écriture et les rĂ©cits personnels deviennent sans cesse davantage la façon par laquelle je fais sens du monde, par laquelle les expĂ©riences biographiques qui sont les miennes s’insĂšrent dans un contexte sociohistorique plus large. En utilisant l’écriture comme mĂ©thode de dĂ©couverte, conjointement Ă  ma relecture fĂ©ministe de la pensĂ©e deleuzienne, je suis passĂ©e de Comment Ă©crire dans le contexte de la crise de la reprĂ©sentation ? », ma premiĂšre question d’écriture, Ă  Comment documenter le devenir ? ». 48Comme les flĂšches de ZĂ©non, je n’atteindrai jamais une destination une destinĂ©e ?. Contrairement Ă  ZĂ©non, toutefois, plutĂŽt que de me concentrer sur l’arrivĂ©e d’un parcours qui n’a pas de fin, je porte mon attention sur les maniĂšres dont les flĂšches sont construites, sur leur position dans le carquois et sur la position — dĂ©calage et repositionnement — du carquois dans le monde. Je conçois les promesses des idĂ©ologies progressistes et des expĂ©riences personnelles comme des ruines Ă  excaver, comme des plis Ă  dĂ©plier, comme des chemins traversant le miasme universitaire. Je suis convaincue que, dans le rĂ©cit ou les rĂ©cits du devenir, nous avons de bonnes chances de dĂ©construire l’idĂ©ologie universitaire sous-jacente — celle qui prĂ©tend qu’ĂȘtre quelque chose par exemple, une professeure qui a du succĂšs, un thĂ©oricien ingĂ©nieux, un maĂźtre acadĂ©micien, une fĂ©ministe covergirl vaut mieux que de devenir. Pour moi, Ă  prĂ©sent, dĂ©couvrir les imbrications complexes entre classe, race, genre, Ă©ducation, religion et autres diversitĂ©s, lesquelles ont façonnĂ© la sociologue que je suis devenue, est une façon pratique de dĂ©tourner les mondes universitaire et autres dans lesquels je vis. Aucun de nous ne sait qu’elle sera son ultime destination, mais nous toutes et tous pouvons reconnaĂźtre les facteurs qui auront une influence dĂ©terminante sur nos vies, facteurs que nous pouvons choisir d’affronter, d’embrasser ou d’ignorer. 49Je ne sais pas comment les autres documenteront leur devenir, mais j’ai choisi des structures qui s’accordent Ă  mon caractĂšre, Ă  mes orientations thĂ©oriques et Ă  ma vie d’autrice. Je grandis » en rĂ©fractant ma vie Ă  travers des lentilles sociologiques, m’associant pleinement Ă  la sociologie » de C. Wright Mills, au croisement du biographique et de l’historique. Je dĂ©couvre que mes prĂ©occupations de justice sociale, informĂ©e par l’appartenance ethnique, la classe, le genre et l’ethnicitĂ©, prennent leur origine dans des expĂ©riences d’enfance. Ces expĂ©riences ont consolidĂ© mes Ă©crits Ă  venir. Comment puis-je donner de la portĂ©e Ă  mon Ă©criture ? Comment puis-je Ă©crire de façon Ă  accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement d’un projet dĂ©mocratique de justice sociale ? 50Je n’ai pas de rĂ©ponses accrocheuses et simples Ă  ces questions. Je sais que lorsque je me plonge dans mon Ă©criture, tant ma compassion envers les autres que mes actions pour les soutenir gagnent en force. Mon Ă©criture me porte vers un espace indĂ©pendant oĂč je perçois avec plus de clartĂ© les interrelations entre et parmi les personnes dans le monde. Peut-ĂȘtre que d’autres autrices et auteurs vivent des expĂ©riences similaires. Peut-ĂȘtre que rĂ©flĂ©chir profondĂ©ment et Ă©crire sur la vie d’autrui nous a menĂ©s, ou nous mĂšnera, Ă  poser des gestes qui permettront de rĂ©duire les iniquitĂ©s entre les personnes ainsi que la violence. Partie 2 l’écriture comme mĂ©thode de recherche nomade Elizabeth Adams St. Pierre 10 NDT. Pour les expressions et les citations provenant d’ouvrages traduits du français vers l’anglais ... 51Il n’est pas innocent que mon Ă©criture sur l’écriture comme mĂ©thode de recherche dans ce texte double apparaisse aprĂšs celle de Laurel Richardson il s’agit d’une trajectoire, d’une ligne de fuite10 » Deleuze et Parnet, 1977, p. 125, qui dĂ©coule du travail de Richardson. Je me propose ici d’effectuer une cartographie de ce qui peut arriver lorsque l’on prend au sĂ©rieux son invitation Ă  penser l’écriture en tant que mĂ©thode de recherche qualitative. J’ai lu une toute premiĂšre Ă©bauche du chapitre intitulĂ© Writing A method of discovery » en 1992, dans un cours de sociologie Richardson y enseignait la recherche et l’écriture postmodernes. Des annĂ©es auparavant, j’avais pour ma part Ă©tĂ© formĂ©e, dans le cadre d’une majeure en anglais, Ă  envisager l’écriture comme le traçage de la pensĂ©e dĂ©jĂ  pensĂ©e, comme le reflet transparent du connu et du rĂ©el — l’écriture comme reprĂ©sentation, comme rĂ©pĂ©tition. J’adopte encore cette approche pour certains publics et Ă  certaines fins, mais, dĂ©sormais, j’emploie principalement l’écriture pour Ă©branler le connu et le rĂ©el — l’écriture comme simulation Baudrillard, 1988/1981, comme rĂ©pĂ©tition subversive » [subversive repetition]Butler, 1990, p. 32. 52Pensant ensemble Richardson et Deleuze, j’ai nommĂ© mon travail dans le milieu universitaire recherche nomade » St. Pierre, 1997a, 1997c [nomadic inquiry]. Une grande partie de ce travail s’accomplit dans l’écriture. Pour moi, l’écriture, c’est la pensĂ©e ; l’écriture, c’est l’analyse, ce qui en fait une mĂ©thode de dĂ©couverte Ă  la fois complexe et sĂ©duisante. Nombre de chercheuses et chercheurs en sciences humaines le savent depuis longtemps, mais c’est Richardson qui a introduit cette conception dans la recherche qualitative en sciences sociales. De fait, elle a contribuĂ© Ă  dĂ©construire la mĂ©thode plaçant ce concept ordinaire de la recherche qualitative sous rature Spivak, 1974, p. xiv, elle l’a ouvert Ă  diffĂ©rents sens. 53Le concept doit certainement ĂȘtre troublĂ©. Il y a deux dĂ©cennies, Barthes Ă©crivait ceci la MĂ©thode devient une Loi », mais la volontĂ© de mĂ©thode [est] finalement stĂ©rile tout est passĂ© dans la mĂ©thode ; il ne reste rien Ă  l’écriture » 1984, p. 392. Il faut donc, disait-il, Ă  un certain moment se retourner contre la mĂ©thode, ou du moins la traiter sans privilĂšge fondateur, comme l’une des voix du pluriel » ibid., p. 393. En d’autres termes, nous devons interroger les limites que nous avons imposĂ©es au concept de mĂ©thode, sans quoi nous limiterons ses potentialitĂ©s dans la production du savoir. 11 Citation originale resources of the old language, the language we already possess and which pos ... 54Il s’agit lĂ  de l’une des leçons du postmodernisme les fondements sont contingents Butler, 1992. En effet, tous les concepts qui dĂ©finissent la recherche qualitative interprĂ©tative traditionnelle, y compris la mĂ©thode, sont contingents. Les postmodernes en ont d’ailleurs dĂ©construit plusieurs, dont les donnĂ©es St. Pierre, 1997b, la validitĂ© Lather, 1993 ; Scheurich, 1993, l’interview Scheurich, 1995, le terrain St. Pierre, 1997c, l’expĂ©rience Scott, 1991, la voix Finke, 1993 ; Jackson, 2003 ; Lather, 2000, la rĂ©flexivitĂ© Pillow, 2003, le rĂ©cit Nespor et Barylske, 1991 et mĂȘme l’ethnographie Britzman,1995 ; Visweswaran, 1994. Cela ne signifie pas que les chercheuses et chercheurs qualitatifs postmodernes rejettent ces concepts en particulier ni d’autres concepts qui ont Ă©tĂ© dĂ©finis de façon spĂ©cifique par le paradigme interprĂ©tativiste. Ils observent plutĂŽt leurs effets sur les personnes et sur la production du savoir, au cours de dĂ©cennies de recherche, et ils les rĂ©inscrivent de diffĂ©rentes maniĂšres qui, bien sĂ»r, doivent elles aussi ĂȘtre interrogĂ©es. Les chercheuses et chercheurs postmodernes ne rejettent pas non plus nĂ©cessairement les mots en eux-mĂȘmes ; ils continuent d’utiliser, par exemple, les mots mĂ©thode et donnĂ©es. Comme le soulignait Spivak, nous devons travailler avec les ressources du langage, c’est-Ă -dire le langage que nous possĂ©dons dĂ©jĂ  et qui nous possĂšde. Inventer un nouveau mot, c’est courir le risque d’oublier le problĂšme ou de croire qu’il est rĂ©solu11 » op. cit., p. xv. Nous utilisons donc de vieux concepts, mais nous leur demandons d’effectuer un travail diffĂ©rent. Il est intĂ©ressant de noter que c’est prĂ©cisĂ©ment l’incapacitĂ© du langage Ă  fermer le sens du concept qui incite les chercheuses et chercheurs qualitatifs postmodernes Ă  critiquer la cohĂ©rence prĂ©sumĂ©e de la structure de la recherche qualitative interprĂ©tative traditionnelle. Pour certaines et certains d’entre nous, la reconnaissance que cette structure est et a toujours Ă©tĂ© contingente est, certainement, une bonne nouvelle. Langage et sens 12 Citation originale word and thing or thought never in fact become one ». 55Richardson s’intĂ©resse au travail du langage dans la premiĂšre partie de ce texte. En ce qui me concerne, je dĂ©cris ici plus en dĂ©tail la relation tĂ©nue entre langage et sens afin de poser les assises de la discussion que je propose ensuite concernant la postinterprĂ©tation dans un monde postinterprĂ©tatif. Nous savons qu’un vaste travail de dĂ©construction a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans les sciences sociales depuis le tournant linguistique » Rorty, 1964, le tournant postmoderne » Hassan, 1987, la crise de la lĂ©gitimation » Habermas, 1975/1973 et la crise de la reprĂ©sentation » Marcus et Fischer, 1986, chacun reposant sur une conscience d’un langage qui ne s’oublie pas lui-mĂȘme » Barthes, op. cit., p. 393 ou, comme le souligne Trinh, une conscience qui comprend le langage comme langage » 1989, p. 17. Il y a dĂ©jĂ  plus de 40 ans, Foucault Ă©crivait que le langage n’est pas ce qu’il est parce qu’il a un sens » 1966, p. 36, alors que Derrida thĂ©orisait la diffĂ©rance, montrant ainsi que le sens ne peut ĂȘtre fixĂ© dans le langage, qu’il est constamment diffĂ©rĂ©. Comme l’expliquait Spivak, un mot et une chose, ou une pensĂ©e, ne deviennent jamais un dans les faits12 » op. cit., p. xvi ; par consĂ©quent, le langage ne peut ĂȘtre employĂ© en tant que mĂ©dium transparent qui reflĂšte, reprĂ©sente » et contient le monde. 13 Citation originale the interpretive sciences [that] proceed from the assumption that there is a ... 14 Citation originale the thing itself always escapes ». 56L’idĂ©e selon laquelle le sens n’est pas une propriĂ©tĂ© transportable » [portable property] ibid., p. 1vii, c’est-Ă -dire que le langage ne peut simplement transporter le sens d’une personne Ă  l’autre, Ă©branle la proposition de Husserl pour qui il existerait un niveau de sens prĂ©linguistique un sens pur, un pur signifiĂ©, sens que le langage pourrait exprimer. En cela, les dĂ©marches postmodernes diffĂšrent des sciences interprĂ©tatives, qui procĂšdent de l’hypothĂšse selon laquelle il existe une vĂ©ritĂ© profonde, Ă  la fois connue et cachĂ©e, le travail de l’interprĂ©tation consistant Ă  apporter cette vĂ©ritĂ© au discours13 » Dreyfus et Rabinow, 1982, p. 180. Elles Ă©branlent aussi la croyance en l’idĂ©e que la communication rationnelle et exempte d’interfĂ©rence Habermas, 1984/1981, 1987/1981 — sorte de dialogue transparent pouvant mener au consensus — est possible, mĂȘme souhaitable, alors que le consensus gomme souvent la diffĂ©rence. En outre, la dĂ©claration de Derrida tel que le cite Spivak qui affirme que la chose elle-mĂȘme s’échappe toujours14 » op. cit., p. 1xix jette un doute radical sur et certains pourraient mĂȘme dire qu’elle rend impertinente » l’hypothĂšse hermĂ©neutique selon laquelle nous pouvons, dans les faits, rĂ©pondre Ă  la question ontologique Qu’est-ce que
 ? », question qui fonde de nombreux travaux d’interprĂ©tation. 15 Citation originale brut fact or simple reality ». 16 Citation originale human inabity to tolerate undescribed chaos ». 17 Citation originale condemned to meaning ». 18 Citation originale tirĂ©e de la prĂ©face de Gayatri Chakravorty Spivak dans Of grammatology 1974 ... 57Les postmodernes, aprĂšs le tournant linguistique, ont soutenu que l’interprĂ©tation n’est pas la dĂ©couverte du sens, mais plutĂŽt l’ introduction du sens » [introduction of meaning] Spivak, op. cit., p. xxiii dans le monde. S’il en est ainsi, nous ne pouvons plus apprĂ©hender les mots comme s’ils Ă©taient profondĂ©ment et essentiellement signifiants ni considĂ©rer comme faits bruts ou simples rĂ©alitĂ©s15 » Scott, 1991, p. 26 les expĂ©riences qu’ils tentent de reprĂ©senter. Dans ce cas, l’interprĂ©tant doit assumer le fardeau de la fabrication du sens, qui n’est plus une activitĂ© d’expression neutre relayant simplement le mot au monde. Foucault Ă©crivait par ailleurs que l’interprĂ©tation n’éclaire pas une matiĂšre Ă  interprĂ©ter, qui s’offrirait Ă  elle passivement ; elle ne peut que s’emparer, et violemment, d’une interprĂ©tation dĂ©jĂ  lĂ , qu’elle doit renverser, retourner, fracasser Ă  coups de marteau » 1994/1967, p. 571. Cependant, malgrĂ© les dangers de la rage hermĂ©neutique pour la dĂ©couverte du sens, nous interprĂ©tons sans cesse, peut-ĂȘtre en raison de notre incapacitĂ© humaine Ă  tolĂ©rer le chaos16 » Spivak, op. cit., p. xxiii. À cet Ă©gard, Foucault tel que le citent Dreyfus et Rabinow disait que nous sommes condamnĂ©s au sens17 » op. cit., p. 88. Mais Derrida proposait une autre vision du sens il affirmait que se risquer Ă  ne-rien-vouloir-dire, c’est entrer dans le jeu, et d’abord dans le jeu de la diffĂ©rance qui fait qu’aucun mot, aucun concept, aucun Ă©noncĂ© majeur ne [vient] rĂ©sumer et commander [
] [les] diffĂ©rences » 1972, p. 23-24. Il appelait ce travail de dĂ©construction l’écriture sous rature il s’agit d’ abandonner chaque concept au moment mĂȘme oĂč j’ai besoin de l’utiliser18 » 1967, p. xviii. Pour la recherche qualitative, le fait d’imaginer l’écriture comme un abandon de sens, mĂȘme si le sens prolifĂšre, plutĂŽt que comme une recherche et un confinement du sens, comporte des implications Ă  la fois convaincantes et profondes. 19 Citation originale How do meanings change? How have some meanings emerged as normative and othe ... 20 Citation originale How does discourse function? Where is it to be found? How does it get produ ... 58De toute Ă©vidence, les chercheuses et chercheurs qualitatifs postmodernes ne peuvent plus considĂ©rer la recherche simplement comme un travail d’interprĂ©tation du sens permettant de concevoir, de comprendre et d’élucider dans son entiĂšretĂ© un phĂ©nomĂšne. Comme je l’ai mentionnĂ© ci-dessus, cela ne signifie pas qu’ils rejettent le sens, mais plutĂŽt qu’ils remettent le sens Ă  sa place. Ils se dĂ©tournent de questions telles que Qu’est-ce que ceci ou cela signifie ? » pour se concentrer sur des questions comme celles posĂ©es par Scott Comment les sens changent-ils ? Comment certains sens se sont-ils avĂ©rĂ©s normatifs, alors que d’autres ont Ă©tĂ© Ă©clipsĂ©s ou sont disparus ? Qu’est-ce que ces processus rĂ©vĂšlent sur la façon dont le pouvoir est constituĂ© et fonctionne ?19 » 1988, p. 35. BovĂ© offre des questions supplĂ©mentaires, et je suggĂšre que nous puissions substituer n’importe quel objet de savoir le mariage, la subjectivitĂ©, l’appartenance ethnique, par exemple au mot discours dans ce qui suit Comment fonctionne le discours ? OĂč se trouve-t-il ? Comment est-il produit et rĂ©gulĂ© ? Quels sont ses effets sociaux ? Comment existe-t-il ?20 » 1990, p. 54. 21 Dans le texte, citation tirĂ©e de Racevskis 1987. 22 Citation originale producing different knowledge and producing knowledge differently ». 59Puisque Richardson et moi aimons particuliĂšrement Ă©crire, nous nous sommes posĂ© toutes ces questions sur l’écriture, et nous en avons posĂ© une autre, que nous estimons provocante qu’est-ce que l’écriture peut faire d’autre que signifier ? Deleuze et Guattari nous orientent lorsqu’ils affirment qu’ Ă©crire n’a rien Ă  voir avec signifier, mais avec arpenter, cartographier, mĂȘme des contrĂ©es Ă  venir » 1980, p. 11. En ce sens, l’écriture devient un terrain de jeu » Richardson, 1997 dans lequel nous pouvons desserrer l’emprise du sens reçu, qui limite notre travail et nos vies, et Ă©tudier dans quelle mesure l’exercice de penser sa propre histoire peut affranchir la pensĂ©e de ce qu’elle pense silencieusement pour lui permettre de penser autrement21 » Foucault, 1984a, p. 15. Le tournant linguistique et la critique postmoderne de l’interprĂ©tativisme ouvrent le concept d’écriture et nous permettent de l’utiliser comme mĂ©thode de recherche, une condition de possibilitĂ© permettant de produire des connaissances diffĂ©rentes et de produire des connaissances diffĂ©remment22 » St. Pierre, 1997b, p. 175. Écrire sous rature une politique et une Ă©thique de la difficultĂ© 60Alors, quel pourrait ĂȘtre le travail de l’écriture en tant que mĂ©thode dans la recherche qualitative postmoderne ? À quoi pourrait ressembler l’écriture sous rature, et comment, Ă  son tour, une telle Ă©criture pourrait-elle réécrire la recherche elle-mĂȘme ? Mes propres expĂ©riences Ă  cet Ă©gard ont Ă©mergĂ© d’un projet de recherche qualitative postmoderne Ă  long terme, qui reposait sur des entretiens avec 36 femmes blanches ĂągĂ©es du Sud, habitant dans ma ville natale, et sur une ethnographie de la petite communautĂ© rurale dans laquelle elles vivent St. Pierre, 1995. Je tiens Ă  rappeler que cette recherche n’était pas conçue pour accomplir un travail d’interprĂ©tation, c’est-Ă -dire pour rĂ©pondre aux questions Qui sont ces femmes ? » et Que sont-elles ? ». Je n’ai jamais prĂ©sumĂ© que j’arriverais Ă  connaĂźtre ou Ă  comprendre ces femmes — Ă  dĂ©couvrir leur voix authentique et leur nature essentielle, puis Ă  les reprĂ©senter par une description riche et dĂ©taillĂ©e. Je me suis plutĂŽt donnĂ© comme double tĂąche 1 d’utiliser le postmodernisme pour Ă©tudier la subjectivitĂ© en mobilisant l’analyse Ă©thique de Foucault 1984a, 1984b, le souci de soi, c’est-Ă -dire pour explorer les arts de l’existence » ou les pratiques de soi » que ces femmes ont utilisĂ©s au cours de leur longue vie dans la construction de leur subjectivitĂ© ; et 2 d’utiliser le postmodernisme pour interroger la mĂ©thodologie traditionnelle de recherche qualitative, laquelle est Ă  mon sens gĂ©nĂ©ralement Ă  la fois positiviste et interprĂ©tative. 61Aussi, puisque je me considĂšre moi-mĂȘme comme une Ă©crivaine — merci Ă  Richardson il aura fallu une sociologue pour apprendre Ă  Ă©crire Ă  une professeure d’anglais —, j’ai choisi dĂšs le dĂ©part d’utiliser l’écriture comme mĂ©thode de recherche dans ces deux sens, au moins 1 je considĂ©rerais l’écriture comme une mĂ©thode de collecte de donnĂ©es au mĂȘme titre que, par exemple, les entretiens et l’observation ; et 2 je considĂ©rerais l’écriture comme une mĂ©thode d’analyse des donnĂ©es au mĂȘme titre que, par exemple, les activitĂ©s traditionnelles — et que je considĂšre comme structurelles et positivistes — d’induction analytique, de comparaison constante, de codage, de tri et de catĂ©gorisation des donnĂ©es, etc. Il semble clair, dĂ©sormais, que la cohĂ©rence du concept de mĂ©thode, apprĂ©hendĂ© dans une perspective positiviste et/ou interprĂ©tativiste, est rompue, le concept Ă©tant investi de ces sens multiples. En somme, les efforts pour maintenir son unitĂ© pourraient demeurer vains. En effet, j’espĂšre que d’autres suivront mon exemple et imagineront de nouvelles utilisations de l’écriture comme mĂ©thode de recherche. Je souligne par ailleurs que les deux mĂ©thodes Ă©voquĂ©es ci-dessus ne sont pas distinctes. Faire une telle distinction reviendrait Ă  demeurer dans les limites de la structure de la recherche qualitative traditionnelle, qui sĂ©pare souvent la collecte des donnĂ©es de leur analyse. NĂ©anmoins, je maintiens temporairement cette distinction par souci de clartĂ©. 62Dans ma recherche, j’ai utilisĂ© l’écriture comme mĂ©thode de collecte de donnĂ©es en rassemblant, c’est-Ă -dire en recueillant — dans l’écriture —, toutes sortes de donnĂ©es que je n’avais jamais vues dans les manuels d’interprĂ©tation qualitative, dont certaines que j’ai nommĂ©es donnĂ©es de rĂȘve, donnĂ©es sensuelles, donnĂ©es Ă©motionnelles, donnĂ©es d’interprĂ©tation situĂ©e [response data] St. Pierre, 1997b et donnĂ©es de mĂ©moire St. Pierre, 1995. Ces donnĂ©es peuvent inclure, par exemple, un rĂȘve agaçant Ă  propos d’une entrevue insatisfaisante ; l’angle oblique du soleil du Sud vers lequel mon corps s’est tournĂ© avec bonheur ; mon chagrin lorsque j’ai lu la notice nĂ©crologique de l’une de mes participantes ; le commentaire troublant de ma mĂšre qui me reprochait d’avoir fait une erreur ; et des souvenirs du futur » trĂšs rĂ©els Deleuze, 2004/1986, p. 114, d’une Ă©poque tristement privĂ©e de ces femmes et d’autres femmes de leur gĂ©nĂ©ration. Ces donnĂ©es ne figuraient ni dans mes transcriptions d’entretiens ni dans mes notes de terrain, lĂ  oĂč les donnĂ©es sont censĂ©es se trouver en effet, comment peut-on textualiser » tout ce que l’on pense et ressent au cours d’une recherche ? Mais elles Ă©taient toujours dĂ©jĂ  dans mon esprit et dans mon corps, et elles sont apparues de maniĂšre Ă  la fois inattendue et appropriĂ©e dans mes Ă©crits — des donnĂ©es fugitives, passagĂšres, excessives et hors catĂ©gorie. Ce que je veux dire, ici, c’est que ces donnĂ©es auraient pu m’échapper complĂštement si je n’avais pas Ă©crit ; elles n’ont Ă©tĂ© recueillies qu’à travers l’écriture. 63J’ai utilisĂ© l’écriture comme mĂ©thode d’analyse des donnĂ©es en ce sens que je l’ai utilisĂ©e pour penser ; j’ai Ă©crit pour entrer dans des espaces particuliers, des espaces auxquels je n’aurais pu accĂ©der si j’avais triĂ© les donnĂ©es avec un programme informatique ou par induction analytique. Il s’agit d’un travail rhizomatique Deleuze et Guattari, op. cit. dans lequel j’ai Ă©tabli des connexions accidentelles et fortuites que je ne pouvais ni prĂ©voir ni contrĂŽler. Ainsi, je n’ai pas limitĂ© l’analyse aux pratiques traditionnelles de codage des donnĂ©es, puis de tri en catĂ©gories que j’aurais ensuite regroupĂ©es en thĂšmes, lesquels seraient devenus des titres de section dans un plan qui aurait organisĂ© et rĂ©gi mon Ă©criture avant mĂȘme l’écriture. La rĂ©flexion s’est dĂ©ployĂ©e dans l’écriture. À mesure que j’écrivais, je voyais apparaĂźtre et se succĂ©der des mots sur l’écran de l’ordinateur — des idĂ©es, des thĂ©ories — auxquels je n’avais pas pensĂ© avant de les Ă©crire. Il m’est arrivĂ© d’écrire quelque chose de si formidable que j’en ai Ă©tĂ© surprise. Je doute qu’une telle pensĂ©e aurait pu Ă©merger par la seule rĂ©flexion. 64Et c’est en abordant l’écriture de cette maniĂšre que l’on brise la distinction, dans la recherche qualitative traditionnelle, entre la collecte et l’analyse des donnĂ©es c’est lĂ  un nouvel assaut contre la structure. Les deux se produisent simultanĂ©ment. Au fur et Ă  mesure que les donnĂ©es sont collectĂ©es dans l’écriture — lorsque la chercheuse pense Ă /Ă©crit Ă  propos de l’idĂ©e de sa professeure de latin selon laquelle nous devrions nous Ă©panouir dans l’adversitĂ© ; un chĂąle en vison drapĂ© Ă©lĂ©gamment sur des Ă©paules droites et vieillissantes ; le goĂ»t sucrĂ© et salĂ© de minuscules biscuits au jambon de pays ; toutes les autres choses de sa vie qui semblent sans rapport avec son projet de recherche, mais qui s’y libĂšrent totalement —, elle produit des transitions Ă©tranges et merveilleuses d’un mot Ă  l’autre, d’une phrase Ă  l’autre, de la pensĂ©e Ă  l’impensĂ©. La collecte et l’analyse des donnĂ©es sont indissociables lorsque l’écriture est une mĂ©thode de recherche. Et les concepts positivistes tels que les pistes de vĂ©rification et la saturation des donnĂ©es deviennent absurdes, et non pertinents, dans le cadre d’une recherche qualitative postmoderne oĂč l’écriture est un terrain de jeu oĂč tout peut arriver — et finit par arriver. 65Il y a beaucoup de questions auxquelles il faut rĂ©flĂ©chir, alors que la recherche qualitative traditionnelle se dĂ©fait — dans ce cas-ci, alors que l’écriture dĂ©construit le concept de mĂ©thode, faisant prolifĂ©rer son sens et faisant dĂšs lors s’effondrer la structure qui reposait sur son unitĂ©. Mais comment Ă©crire » aprĂšs le tournant linguistique ? Les chercheuses et chercheurs qualitatifs postmodernes ont Ă©tĂ© courageux et inventifs Ă  cet Ă©gard. Richardson a identifiĂ© et dĂ©crit cette Ă©criture Ă  la fois comme une Ă©criture expĂ©rimentale » Richardson, 1994 et comme une ethnographie CAP » Richardson, 2000. Bien sĂ»r, il n’y a pas de modĂšle pour ce travail, puisque chaque chercheuse, chaque chercheur et chaque recherche requiĂšrent une Ă©criture singuliĂšre. Je peux malgrĂ© tout raconter briĂšvement une petite histoire d’écriture Ă  propos de mes propres aventures avec la postreprĂ©sentation. 66Comme je l’ai mentionnĂ© ci-dessus, dans ma recherche sur les femmes ĂągĂ©es de ma ville natale, j’ai entrepris d’étudier la subjectivitĂ© et la recherche qualitative au moyen d’analyses poststructuralistes. Ma tĂąche consistait Ă  dĂ©construire la structure prĂ©sumĂ©e unifiĂ©e de la femme autonome, consciente et cultivĂ©e, qui serait livrĂ©e Ă  la lectrice ou au lecteur par une description riche et dense, de mĂȘme que la structure prĂ©sumĂ©e rationnelle et cohĂ©rente de la recherche qualitative traditionnelle, qui garantirait une connaissance vĂ©ritable des femmes. N’ayant jamais lu de manuel qualitatif postmoderne, j’ai d’abord essayĂ© de faire entrer de force — sans succĂšs — la mĂ©thodologie postmoderne dans la grille de la recherche qualitative interprĂ©tative/positiviste. Lorsque l’inadĂ©quation est devenue apparente, puis absurde, j’ai commencĂ© Ă  dĂ©construire cette structure pour faire de la place Ă  la diffĂ©rence. 23 NDT. Il est ici question d’une rĂ©plique du thriller amĂ©ricain The Marathon Man dans lequel Laurence ... 24 Citation originale old promise of representation ». 67Au mĂȘme moment, j’ai commencĂ© Ă  ressentir une rĂ©ticence littĂ©raire Ă  l’idĂ©e de dĂ©crire » ou de reprĂ©senter mes participantes et d’encourager ainsi une certaine forme d’identification sentimentale. AprĂšs tout, c’était la subjectivitĂ©, et non les femmes elles-mĂȘmes, qui constituait l’objet de ma recherche. Je suis devenue mĂ©fiante envers l’hypothĂšse pas-si-innocente » de l’interprĂ©tativisme selon laquelle les femmes devaient ĂȘtre forĂ©es et exploitĂ©es pour le savoir Qui sont-elles ? Qu’est-ce que cela signifie ? » et, par lĂ , reprĂ©sentĂ©es. Cela ne semblait pas ĂȘtre le type de relation Ă©thique que ces femmes, qui m’avaient enseignĂ© comment ĂȘtre une femme, exigeaient de moi. Je me souviens ici d’un commentaire d’Anthony Lane, critique de films pour le New Yorker, qui disait qu’au lieu de se demander si le film de David Lynch Mulholland Drive a un sens Qu’est-ce que cela signifie ? », les spectatrices et spectateurs devraient se demander ce que Laurence Olivier a un jour demandĂ© Ă  Dustin Hoffman Est-ce sans risque ? »23 Lane, 2001. Dans la recherche interprĂ©tative, nous postulons que la reprĂ©sentation est possible, mĂȘme si elle est risquĂ©e. Nous nous y risquons donc, formulant nĂ©anmoins de nombreux avertissements anxieux. Dans la recherche postmoderne, nous pensons que la reprĂ©sentation n’est pas possible et que toute dĂ©marche en ce sens est risquĂ©e. C’est pourquoi nous dĂ©plaçons donc entiĂšrement l’attention ; en ce qui me concerne, je la dĂ©place des femmes vers la subjectivitĂ©. Nous nous mĂ©fions de plus en plus de la vieille promesse de la reprĂ©sentation24 » Britzman, op. cit., p. 234 et, avec Pillow op. cit., nous remettons en question une science dont le but est la reprĂ©sentation. 25 Citation originale runs to meet the reader ». 68Dans mon propre travail, j’ai dĂ©veloppĂ© une certaine incompĂ©tence et une sous-performance d’écrivaine je suis incapable d’écrire un texte qui se prĂ©cipite Ă  la rencontre [de la lectrice et] du lecteur25 » Sommer, 1994, p. 530, un texte rĂ©confortant Lather et Smithies, 1997 qui satisfait Ă  la prĂ©tention interprĂ©tative de connaĂźtre les femmes. PlutĂŽt que d’ĂȘtre pour moi une impasse Ă©pistĂ©mologique » Sommer, ibid., p. 532 les femmes comme objets que l’on pourrait connaĂźtre, les femmes sont une ligne de fuite qui m’amĂšne ailleurs les femmes comme provocatrices. Il ne s’agit pas de nier l’importance de ces femmes ni de prĂ©tendre qu’elles ne figurent pas dans mes textes, puisqu’elles sont partout. Mais je fais un geste vers elles de maniĂšre oblique dans mes Ă©crits en relatant, par exemple, l’une de nos conversations malaisantes qui s’est transformĂ©e en une confusion splendide et productive sur la subjectivitĂ© ou en racontant comment elles ont insistĂ© pour que je me questionne sur ce qu’elles envisagent comme un paradoxe de la mĂ©thodologie. Et quand une personne me demande de lui raconter une histoire sur ces femmes, je lui en raconte une captivante, et si elle m’en demande une autre, je lui dis Va rencontrer tes propres femmes ĂągĂ©es et parle avec elles. Elles ont des histoires Ă  raconter, et ces histoires changeront ta vie ». 69NĂ©anmoins, j’aspire Ă  Ă©crire sur ces femmes plus ĂągĂ©es qui meurent, meurent et meurent
 et je le ferai un jour, malgrĂ© mes craintes, mais seulement aprĂšs avoir affrontĂ© cette question postreprĂ©sentationnelle qu’est-ce que l’écriture peut faire d’autre que signifier ? Cette Ă©criture impliquera une politique et une Ă©thique de la difficultĂ© qui, d’une part, ne peuvent ĂȘtre accomplies que si j’écris, mais qui, d’autre part, ne peuvent ĂȘtre accomplies sur la base de tout ce que je sais dĂ©jĂ  sur l’écriture. Il n’y a pas de rĂšgle pour l’écriture postreprĂ©sentationnelle ; il n’existe aucune autoritĂ© vers laquelle se tourner pour obtenir du rĂ©confort. 26 Citation originale I do not know, but I do know that we cannot go back to where we were ». 70Qu’est-ce que le postmodernisme a fait Ă  la recherche qualitative ? Je suis d’accord avec la rĂ©ponse de Richardson Ă  cette question Je ne sais pas, mais je sais que nous ne pouvons pas retourner lĂ  oĂč nous Ă©tions26 » 1994, p. 524. Ou, comme l’ont dit Deleuze et Parnet, peut-ĂȘtre comprendrons-nous que rien n’a changĂ©, et pourtant tout a changĂ© » op. cit., p. 154. Je reviens aux critĂšres que Richardson a Ă©tablis pour Ă©valuer des textes ethnographiques postmodernes. L’écriture que j’évoque ici — l’écriture sous rature — apporte-t-elle une contribution substantielle ; a-t-elle une valeur esthĂ©tique ; dĂ©montre-t-elle une rĂ©flexivitĂ© ; quelle portĂ©e a-t-elle ; peut-elle reflĂ©ter l’expĂ©rience vĂ©cue ? Je crois que c’est possible. Mais plus important encore, l’écriture comme mĂ©thode de recherche nous porte Ă  travers nos seuils, vers une destination inconnue, pas prĂ©visible, pas prĂ©existante » Deleuze et Parnet, ibid., p. 152, peut-ĂȘtre mĂȘme vers la promesse spectaculaire de ce que Derrida appelait la dĂ©mocratie Ă  venir » 1993, p. 143, une promesse que ceux qui travaillent pour la justice sociale ne peuvent ignorer. Je pense souvent Ă  cette dĂ©mocratie, puisqu’elle offre la possibilitĂ© d’établir des relations diffĂ©rentes — des relations plus gĂ©nĂ©reuses que celles que je connais, des relations fertiles dans lesquelles les gens s’épanouissent. 27 NDT. ConsidĂ©rant que les versions anglaise et française de l’ouvrage ne correspondent pas, nous avo ... 28 NDT. ConsidĂ©rant que les versions anglaise et française de l’ouvrage ne correspondent pas, nous avo ... 71Le paradoxe, cependant, est que cette dĂ©mocratie ne se prĂ©sentera jamais sous la forme d’une pleine prĂ©sence27 » Derrida, 1993, p. 65, mais qu’elle exige que nous nous prĂ©parions Ă  son arrivĂ©e. Derrida affirmait qu’elle repose sur l’idĂ©e qu’il faut offrir l’hospitalitĂ© absolue » Ă  une altĂ©ritĂ© qui ne peut ĂȘtre anticipĂ©e28 » ibid., p. 65 et Ă  laquelle nous ne demandons rien en retour. Ainsi, la mise en place de la dĂ©construction dans la dĂ©mocratie Ă  venir est ancrĂ©e dans nos relations avec l’autre. En recherche qualitative postmoderne, les possibilitĂ©s de rencontres justes et Ă©thiques avec l’altĂ©ritĂ© se produisent non seulement dans le champ de l’activitĂ© humaine, mais aussi dans le champ du texte, dans notre Ă©criture. Dans ces espaces qui se chevauchent, nous nous prĂ©parons Ă  une dĂ©mocratie qui n’a pas de modĂšle, Ă  une justice postjuridique qui est toujours contingente, qui dĂ©pend toujours de l’affaire en cours et qui doit ĂȘtre effacĂ©e dĂšs lors qu’elle est produite. Se complaire dans l’idĂ©e d’une justice et d’une vĂ©ritĂ© transcendantales, d’un sens profond qui, pensons-nous, nous sauvera, relĂšve peut-ĂȘtre d’un manque de courage, celui dont nous avons besoin pour penser et vivre au-delĂ  de nos fictions nĂ©cessaires. 29 Citation originale what happens when we cannot apply the rules ». 30 Citation originale that is not the moment of security or of cognitive certainty. Quite the cont ... 31 Citation originale no grounds, no alibis, no elsewhere to which we might refer the instance of ... 72L’éthique sous la dĂ©construction est donc sans fondement ; elle est ce qui se passe quand nous ne pouvons pas appliquer les rĂšgles29 » Keenan, 1997, p. 1. Cette Ă©thique de la difficultĂ© s’articule autour d’une responsabilitĂ© complexe envers l’autre, qui n’est pas un moment de sĂ©curitĂ© ni de certitude cognitive. Bien au contraire la seule responsabilitĂ© digne de ce nom procĂšde du retrait des rĂšgles ou des connaissances sur lesquelles nous aimerions compter pour prendre nos dĂ©cisions Ă  notre place30 » ibid.. L’évĂ©nement Ă©thique se produit lorsque nous n’avons plus aucun motif, aucun alibi, aucun ailleurs auquel nous pourrions renvoyer l’instance de nos dĂ©cisions31 » ibid.. En ce sens, nous serons toujours non prĂ©parĂ©s Ă  ĂȘtre Ă©thiques ». Plus encore, la suppression des fondements et du sens originel, qui n’étaient dĂ©jĂ  que des fictions, laisse simplement tout tel quel, c’est-Ă -dire sans ces marqueurs de certitude sur lesquels nous comptions pour demeurer intacts face Ă  notre responsabilitĂ© textuelle. DĂšs lors, comment continuer ? Comment poursuivre notre travail et notre vie ? 73Deleuze soutenait que les Ă©vĂ©nements de notre vie — et dans cet essai, je pense prĂ©cisĂ©ment Ă  toutes ces relations Ă  l’autre que permet la recherche qualitative — nous encouragent Ă  ĂȘtre leur Ă©gal en nous incitant nous-mĂȘmes Ă  exceller, Ă  ĂȘtre le plus parfait possible. Ou bien la morale n’a aucun sens, ou bien c’est cela qu’elle veut dire, elle n’a rien d’autre Ă  dire ne pas ĂȘtre indigne de ce qui nous arrive » 1969, p. 174. L’évĂ©nement nous appelle donc Ă  ĂȘtre dignes Ă  l’instant mĂȘme de la dĂ©cision, quand ce qui arrive est tout ce qui existe — alors que le sens arrivera toujours trop tard pour nous sauver. Au bord de l’abĂźme, nous marchons sans rĂ©serve vers l’autre. C’est la dĂ©construction Ă  son meilleur et, je crois, la condition de la dĂ©mocratie Ă  venir de Derrida. Cette dĂ©mocratie appelle une croyance dans le monde » Deleuze, 1990, p. 239 renouvelĂ©e qui, je l’espĂšre, permettra des relations moins appauvries que celles que nous avons imaginĂ©es et vĂ©cues jusqu’ici. Comme je l’ai dit ci-dessus, la dĂ©construction s’accomplit dĂ©jĂ  par le travail des chercheuses et chercheurs qualitatifs postmodernes dans tous les domaines oĂč ils travaillent. 74En ce qui me concerne, je lutte tous les jours pour demeurer digne des femmes ĂągĂ©es de ma ville natale, qui continuent Ă  m’enseigner l’éthique. Vous avez peut-ĂȘtre l’impression que je n’écris pas Ă  leur sujet dans cet essai, mais je vous assure qu’elles vous parlent dans chaque mot que vous lisez. Ruminer et Ă©crire Ă  propos de ce dĂ©sir de les voir prĂ©sentes dans ce texte et dans d’autres textes que je pourrai Ă©crire, de ce dĂ©sir de sens, accapare une grande partie de mon Ă©nergie. Mais je fais confiance Ă  l’écriture et je sais qu’un matin, je me rĂ©veillerai et j’écrirai Ă  propos de ces femmes d’une maniĂšre que je ne peux encore imaginer. J’espĂšre que vous ferez de mĂȘme, que vous utiliserez l’écriture comme une mĂ©thode de recherche pour entrer dans votre propre impossibilitĂ©, lĂ  oĂč tout peut arriver — et oĂč tout arrivera ! Partie 3 pratiques d’écriture Laurel Richardson 32 Citation originale Writing, the creative effort, should come first — at least for some part of ... Écrire, l’effort crĂ©atif, devrait primer — au moins pour certains pans de ton quotidien. C’est une merveilleuse bĂ©nĂ©diction si tu y fais appel. Tu deviendras plus heureux, Ă©clairĂ©, vivant, passionnĂ©, joyeux, et plus gĂ©nĂ©reux envers les autres. MĂȘme ta santĂ© s’amĂ©liora. Les rhumes disparaĂźtront et toute autre affection de dĂ©couragement et d’ennui32 Ueland, 1987/1938. 75Dans ce qui suit, je propose quelques façons d’utiliser l’écriture comme mĂ©thode pour connaĂźtre ». J’ai retenu des exercices qui ont Ă©tĂ© utiles aux Ă©tudiantes et Ă©tudiants parce qu’ils permettent de dĂ©mystifier l’écriture, qu’ils nourrissent la voix de la chercheuse ou du chercheur et servent le processus de dĂ©couverte de soi, du monde et des enjeux de justice sociale. J’aimerais aussi pouvoir affirmer avec certitude que ces exercices nous gardent en bonne santĂ©. MĂ©taphore 76Les vieilles mĂ©taphores usĂ©es, bien que faciles et plaisantes Ă  utiliser, deviennent avec le temps lourdes et indigestes. Plus rigide vous devenez, moins flexible vous ĂȘtes. Vos idĂ©es en viennent Ă  ĂȘtre ignorĂ©es. Si votre Ă©criture est clichĂ©e, vous n’irez pas au-delĂ  de votre imagination » AĂŻe ! Le clichĂ© qui pointe vers le clichĂ© ! et vous lasserez les gens. Dans l’écriture scientifique traditionnelle en sciences sociales, la mĂ©taphore de la thĂ©orie est le bĂątiment » par exemple, une structure, une fondation, une construction, une dĂ©construction, un cadre, une grandeur voir l’excellent livre de Lakoff et Johnson, 1980. Envisagez une autre mĂ©taphore, par exemple la thĂ©orie comme tapisserie », la thĂ©orie comme maladie », la thĂ©orie comme rĂ©cit » ou la thĂ©orie comme action sociale ». RĂ©digez un paragraphe sur la thĂ©orie » en utilisant votre mĂ©taphore. Faire appel Ă  cette mĂ©taphore inusitĂ©e pour thĂ©oriser vous fait-il voir et sentir diffĂ©remment ? Voulez-vous que votre thĂ©orie s’insĂšre autrement dans le monde social ? Voulez-vous que votre thĂ©orie affecte le monde ? Prenez l’un de vos articles et soulignez les mĂ©taphores et les images utilisĂ©es. Qu’affirmez-vous au travers de ces mĂ©taphores que vous n’aviez pas rĂ©alisĂ© affirmer ? Qu’ĂȘtes-vous en train de rĂ©inscrire ? Souhaitez-vous le faire ? Pouvez-vous trouver d’autres mĂ©taphores qui modifieraient votre façon de voir percevoir le matĂ©riel et votre rapport Ă  ce matĂ©riel ? Vos mĂ©taphores composĂ©es font-elles Ă©tat de votre propre confusion ou du fait que les sciences sociales font abstraction de certaines idĂ©es ? En quoi vos mĂ©taphores Ă  la fois rĂ©inscrivent les iniquitĂ©s sociales et leur rĂ©sistent ? Formats d’écriture Choisissez un article de pĂ©riodique qui exemplifie les principales conventions d’écriture de votre discipline. Comment l’argumentaire est-il prĂ©sentĂ© ? Qui en est le public prĂ©sumĂ© ? Comment l’article reproduit-il une idĂ©ologie ? De quelle façon la personne positionne-t-elle son autoritĂ© par rapport au matĂ©riel ? OĂč se trouve l’autrice ou l’auteur ? OĂč vous trouvez-vous dans cet article ? Qui sont les sujets et les objets Ă  l’étude ? Choisissez un Ă©crit que vous avez rĂ©digĂ© dans le cadre d’un cours ou pour une publication et que vous jugez particuliĂšrement rĂ©ussi. De quelle façon avez-vous suivi les normes propres Ă  votre discipline ? Aviez-vous conscience de le faire ? Quelles parties du texte a louangĂ©es la personne qui a Ă©valuĂ© votre travail ? Avez-vous Ă©ludĂ© certaines parties plus difficiles en Ă©tant vague, en utilisant un jargon, en faisant appel Ă  une autoritĂ©, aux normes d’écriture scientifique et/ou en ayant recours Ă  d’autres tactiques rhĂ©toriques ? Quelles voix avez-vous exclues ? À qui s’adresse votre texte ? 77OĂč se situent les sujets dans votre travail ou votre article ? Et vous ? Comment vous sentez-vous par rapport Ă  votre travail ou Ă  votre article Ă  prĂ©sent ? Comment vous sentez-vous par rapport au processus de construction de cet Ă©crit ? Pratiques d’écriture crĂ©ative et analytique Joignez-vous Ă  un groupe d’écriture ou lancez-en un. Il pourrait s’agir d’un groupe de soutien Ă  l’écriture, d’un groupe d’écriture crĂ©ative, d’un groupe de poĂ©sie, d’un groupe de dissertations, d’un groupe de mĂ©moires, quelque chose du genre sur l’écriture de dissertations et d’articles, voir Becker, 1986 ; Fox, 1985 ; Richardson, 1990 ; Wolcott, 1990. Travaillez Ă  un guide d’écriture crĂ©ative pour quelques excellents guides, voir Goldberg, 1986 ; Hills, 1987 ; Metzger, 1992 ; Ueland, op. cit.. Inscrivez-vous Ă  un cours ou Ă  un atelier d’écriture crĂ©ative. Ces expĂ©riences sont bĂ©nĂ©fiques tant pour des chercheuses et chercheurs qui dĂ©butent que pour celles et ceux qui ont de l’expĂ©rience. Voyez l’utilisation des cahiers de notes de terrain comme une occasion d’enrichir votre vocabulaire d’écriture, vos habitudes de raisonnement et votre capacitĂ© de porter attention Ă  vos perceptions, et voyez-le comme un rempart contre l’implacable voix de la science. N’y a-t-il pas meilleur moyen que le processus de recherche pour dĂ©velopper le sens de soi — sa voix ?! Quel meilleur espace que vos cahiers de notes pour expĂ©rimenter diffĂ©rents points de vue — regarder le monde selon la perspective d’autrui ! Tenez un journal. Écrivez des rĂ©cits d’écriture, c’est-Ă -dire des rĂ©cits de recherche. 33 English classes » dans le texte. Écrivez une autobiographie d’écriture. Il s’agirait du rĂ©cit de la façon dont vous avez appris Ă  Ă©crire, des dictats des cours de français33 les phrases-thĂšmes, les grandes lignes, les essais de cinq paragraphes ?, des dictats de professeures et professeurs en sciences sociales, de comment et d’oĂč vous Ă©crivez Ă  prĂ©sent, de vos besoins d’écriture » idiosyncrasiques, de vos sentiments par rapport Ă  l’écriture et au processus d’écriture et/ou de votre rĂ©sistance Ă  l’écriture impartiale ». Il s’agit d’un exercice utilisĂ© par Arthur Bochner. Si vous souhaitez faire des expĂ©riences avec l’écriture Ă©vocatrice, une bonne façon de commencer est de transformer vos cahiers de notes en piĂšces de théùtre. Voyez quelles rĂšgles ethnographiques vous utilisez par exemple, rester fidĂšle aux paroles des personnes participantes, Ă  l’ordre des tours de parole et des Ă©vĂ©nements et quelles rĂšgles littĂ©raires vous convoquez par exemple, limiter le temps de parole des intervenantes et intervenants, laisser l’ intrigue » progresser, dĂ©velopper le personnage Ă  travers les actions. Écrire des piĂšces de théùtre accentue les considĂ©rations Ă©thiques. Si vous avez des doutes, voyez la diffĂ©rence entre une Ă©criture typique » d’un Ă©vĂ©nement ethnographique et une Ă©criture théùtrale de ce mĂȘme Ă©vĂ©nement, dans laquelle vous et vos hĂŽtes tenez des rĂŽles jouĂ©s devant public. À qui appartiennent les mots exprimĂ©s ? Comment cette reconnaissance est-elle attribuĂ©e ? Que faire si des personnes n’aiment pas la façon dont elles sont personnifiĂ©es ? Des normes de courtoisie sont-elles violĂ©es ? RĂ©digez des essais Ă  la fois avec une version orale et une version Ă©crite de votre piĂšce. Faites l’expĂ©rience de l’écriture en transformant une entrevue en profondeur en une reprĂ©sentation poĂ©tique. Tentez d’utiliser les mots, les rythmes, les façons de parler, les respirations, les pauses, la syntaxe et la diction de la personne interviewĂ©e. OĂč vous situez-vous dans le poĂšme ? Que savez-vous de la personne interviewĂ©e et de vous que vous ne connaissiez pas avant d’écrire ce poĂšme ? Quels procĂ©dĂ©s poĂ©tiques avez-vous sacrifiĂ©s au nom de la science ? Écrivez un texte stratifiĂ© » [layered-text] voir Lather et Smithies, op. cit. ; Ronai, 1995. Le texte stratifiĂ© est une stratĂ©gie permettant de vous insĂ©rer dans le texte tout en insĂ©rant celui-ci dans les diffĂ©rentes littĂ©ratures et traditions des sciences sociales. Voici une possibilitĂ© d’abord, rĂ©digez un court rĂ©cit de soi Ă  propos d’un Ă©vĂ©nement particuliĂšrement significatif pour vous ; prenez du recul et regardez le rĂ©cit selon votre perspective disciplinaire ; ajoutez ensuite Ă  votre rĂ©cit dĂ©but, sections intermĂ©diaires, fin, peu importe des affirmations analytiques ou des rĂ©fĂ©rences en utilisant une police de caractĂšre diffĂ©rente, une mise en forme diffĂ©rente, en divisant la page ou en balisant le texte autrement. Les couches peuvent ĂȘtre multiples, avec plusieurs façons de souligner les niveaux thĂ©oriques, les thĂ©ories, les intervenantes et intervenants, ainsi de suite. Il s’agit d’un exercice utilisĂ© par Carolyn Ellis. Utilisez une autre stratĂ©gie d’écriture pour dĂ©velopper une nouvelle forme d’ethnographie destinĂ©e Ă  des publications en sciences sociales. Produisez un texte transparent » dans lequel la littĂ©rature, la thĂ©orie et les mĂ©thodes prĂ©cĂ©dentes sont insĂ©rĂ©es de maniĂšre significative sur le plan textuel plutĂŽt qu’organisĂ©es dans des sections distinctes pour un trĂšs bon exemple, voir Bochner, 1997. Essayez le texte sandwich », dans lequel les thĂšmes traditionnels des sciences sociales renvoient au pain blanc » qui entoure la garniture » Ellis et Bochner, op. cit., ou un Ă©pilogue » expliquant le travail thĂ©orique et analytique du texte crĂ©atif voir Eisner, citĂ© dans Saks, 1996. ConsidĂ©rez le cadre d’un terrain. ConsidĂ©rez les diffĂ©rentes positions que vous occupez ou avez occupĂ©es dans cet espace, par exemple dans un magasin oĂč vous seriez vendeuse ou vendeur, cliente ou client, gĂ©rante ou gĂ©rant, fĂ©ministe, capitaliste, parent ou enfant. Écrivez d’abord Ă  propos du cadre ou Ă  propos d’un Ă©vĂ©nement se dĂ©roulant dans ce cadre Ă  partir de diffĂ©rentes postures. Qu’est-ce que ces diffĂ©rentes postures vous permettent de savoir ? Ensuite, laissez les points de vue dialoguer entre eux. Qu’est-ce que ces dialogues vous permettent de dĂ©couvrir ? Que dĂ©couvrez-vous Ă  travers ces dialogues ? Qu’apprenez-vous concernant les iniquitĂ©s sociales ? Écrivez vos donnĂ©es » de trois maniĂšres diffĂ©rentes, par exemple un compte rendu narratif, une reprĂ©sentation poĂ©tique et un scĂ©nario de théùtre des lectrices/lecteurs. Que comprenez-vous de chacun des rendus que vous ne compreniez pas des autres ? Comment les diffĂ©rents rendus s’enrichissent-ils mutuellement ? RĂ©digez un rĂ©cit de soi selon votre point de vue par exemple, quelque chose qui s’est produit dans votre famille ou dans un sĂ©minaire. Puis, interrogez une autre participante ou un autre participant par exemple, un membre de votre famille ou du sĂ©minaire et faites-lui raconter sa version de l’évĂ©nement. Imaginez-vous comme faisant partie de l’histoire de la participante ou du participant de la mĂȘme maniĂšre qu’elle ou il fait partie de votre histoire. Comment réécrivez-vous votre rĂ©cit selon le point de vue de cette personne ? Cet exercice est utilisĂ© par Ellis. L’écriture collaborative nous permet de voir au-delĂ  de notre conception naturaliste du style et de l’attitude. C’est un exercice que j’ai utilisĂ© dans mon enseignement, mais il serait tout aussi Ă  propos pour un groupe d’écriture. Chaque membre met d’abord en mots un Ă©vĂ©nement de sa vie. Par exemple, ce pourrait ĂȘtre un rĂ©cit fĂ©ministe, un rĂ©cit de rĂ©ussite, un rĂ©cit de quĂȘte, un rĂ©cit culturel, un rĂ©cit de socialisation professionnelle, un conte rĂ©aliste, un rĂ©cit de confessions ou un rĂ©cit de discriminations. Des copies des rĂ©cits sont distribuĂ©es aux membres du groupe. Le groupe est ensuite divisĂ© en plus petits groupes je prĂ©fĂšre des groupes de trois. Chaque petit groupe propose une nouvelle histoire, soit l’histoire collective de ses membres. La collaboration peut prendre diverses formes drame, poĂ©sie, fiction, rĂ©cit de soi, textes rĂ©alistes, etc. Les collaborations sont partagĂ©es avec l’ensemble du groupe. Enfin, chaque membre met sur papier ce qu’elle ou il a ressenti par rapport Ă  la collaboration et Ă  ce qui est advenu de son rĂ©cit personnel — et de sa vie — durant ce processus. Prenez un pan de votre vie en dehors de ou prĂ©cĂ©dant votre expĂ©rience dans le milieu de l’enseignement et de la recherche qui vous a particuliĂšrement marquĂ©. Utilisez cette rĂ©sonance comme une mĂ©taphore Ă  partir de laquelle travailler pour comprendre et prĂ©senter votre recherche. Les Ă©tudiantes et Ă©tudiants ont créé d’excellents rapports de recherche et se sont accrochĂ©s Ă  des figures inattendues par exemple, la chorĂ©graphie, les principes de l’arrangement floral, la composition picturale, les diffusions sportives. Ces rĂ©sonances cultivent une vie plus intĂ©grĂ©e. Il existe diffĂ©rentes formes d’écriture pour diffĂ©rents publics et diffĂ©rentes occasions. Faites l’expĂ©rience d’écrire sur un mĂȘme objet de recherche pour un lectorat universitaire, un lectorat de professionnelles et professionnels, pour la presse populaire, pour des lĂ©gislatrices et lĂ©gislateurs, pour le milieu de la recherche, ainsi de suite Richardson, 1990. C’est un exercice fort pertinent pour les Ă©tudiantes et Ă©tudiants de cycles supĂ©rieurs qui pourraient vouloir faire partager de maniĂšre conviviale leurs rĂ©sultats de recherche avec leurs collĂšges. Mettez en rĂ©cit l’écriture Richardson, 1997. Ces histoires renvoient Ă  des comptes rendus rĂ©flexifs de ce qui vous a amenĂ© Ă  Ă©crire ce que vous avez Ă©crit. Les rĂ©cits d’écriture peuvent porter sur des rĂšgles disciplinaires, des Ă©vĂ©nements dĂ©partementaux, des rĂ©seaux d’amitiĂ©, des liens collĂ©giaux, familiaux et/ou des expĂ©riences biographiques personnelles. Ces rĂ©cits d’écriture permettent de situer votre travail dans divers contextes, rattachant cette tĂąche solitaire et en apparence sĂ©parĂ©e du reste aux alĂ©as de votre vie et de votre personne. Mettre en rĂ©cit ces histoires nous rappelle le processus constant de cocrĂ©ation qui s’opĂšre entre nous-mĂȘme et les sciences sociales. 34 Citation originale Willing is doing something you know already – here is no imaginative underst ... Être disposĂ© Ă , c’est faire quelque chose que l’on connaĂźt dĂ©jĂ  — il n’existe aucune nouvelle comprĂ©hension imaginative dans cet acte. En ce moment, votre esprit devient affreusement stĂ©rile et dĂ©sertique Ă  force d’ĂȘtre aussi rapide, vif et efficace Ă  rĂ©aliser une chose aprĂšs l’autre, au point oĂč vous ne prenez plus le temps de laisser vos idĂ©es survenir, se dĂ©velopper et rayonner doucement34 Ueland, op. cit..

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"Les enfants souhaitent apprendre le français avec leurs parents. Ils leur obĂ©issent." Voici un point difficile de la langue française faut-il Ă©crire "leur" au singulier ou "leurs" au pluriel. Il n'est pas toujours facile de distinguer les trois cas d'usage selon que "leur" est un pronom ou un adjectif possessif. On vous explique tout dans cet article. On Ă©crit leur » ou leurs » ? Quand "leur" est un pronom personnel "leur" est un pronom personnel lorsqu'il est placĂ© devant un verbe dont il devient le complĂ©ment d'objet indirect. Dans ce cas, "leur" est invariable. Lorsqu'il est un pronom personnel, "leur" Ă  eux, Ă  elles » est tout simplement le pluriel de "lui" Ă  lui, Ă  elle ». Exemples Elle leur a servi le cafĂ© comme les autres jours. Bernanos, M. Ouine, 1943 Avant de les faire cuire, elle leur ĂŽte le gĂ©sier. Giono, Regain, 1930 Et avec ses outils ses fils hĂ©riteront, ses enfants hĂ©riteront. Ce qu'il leur a donnĂ©, ce que nul ne pourrait leur ĂŽter. PĂ©guy, Porche Myst., 1911 Quand "leur" est un pronom possessif dans ce cas, "leur" est prĂ©cĂ©dĂ© et dĂ©terminĂ© par un article la, le, les ». Il s'accorde alors en nombre avec l'article qui le prĂ©cĂšde, mais jamais en genre. Il sera donc toujours au masculin. Cette forme se rĂ©sume Ă  trois variantes le leur, la leur, les leurs et aux contractions avec les prĂ©positions "Ă " et "de" au leur, aux leurs, du leur, des leurs. Recevez nos nouveaux articles par courriel Inscrivez-vous Ă  notre lettre d'information hebdomadaire pour recevoir tous nos nouveaux articles, gratuitement. Vous pouvez vous dĂ©sabonner Ă  tout moment. Exemples Maintenant, moi, j'ai fait mon devoir; voyons si les autres feront le leur. Meilhac, HalĂ©vy, Froufrou,1 869 Nos gĂ©nĂ©raux et nos Ă©tats-majors ne le cĂšdent en rien aux leurs. De Gaulle, MĂ©moires de guerre, 1954 Mon frĂšre, mon frĂšre, la malĂ©diction de nos enfants est Ă©pouvantable; ils peuvent appeler de la nĂŽtre , mais la leur est irrĂ©vocable. Balzac, E. Grandet, 1834 Quand "leur" est un adjectif possessif lorsque "leur" est placĂ© devant un nom, il indique Ă  qui appartient l'Ă©lĂ©ment reprĂ©sentĂ© par le nom. Dans ce cas, on accorde en nombre avec le nom et jamais en genre, Ă  l'instar d'autres dĂ©terminants comme son/sa/ses qui ont la mĂȘme fonction lorsqu'il n'y a qu'un possesseur. Une astuce consiste Ă  se dire qu'on est en prĂ©sence d'un adjectif possessif si on peut le remplacer par "ce", "cette" ou "ces". Exemples Ils partageraient leur temps entre la rĂ©daction de leur livre, le jardinage et la peinture murale. Simone de Beauvoir, Mandarins,1954 Ils oublient tout, tout au monde, leur maison, leur famille, leurs enfants, leurs affaires, leurs soucis pour regarder dans les remous ce petit flotteur qui bouge. Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1, Jour de fĂȘte, 1886 Exiger qu'on pousse Ă  leurs derniĂšres consĂ©quences les hĂ©rĂ©sies qui les avaient dĂ©trĂŽnĂ©s. Renan, Avenir sc., 1890 Vous savez dĂ©sormais quand mettre "leur" au singulier ou au pluriel, selon qu'il est un pronom ou un adjectif. Rappelez-vous que pour ce genre de rĂšgles grammaticales, la lecture rĂ©guliĂšre de la littĂ©rature francophone vous permettra de ne plus faire de faute d'orthographe. Amusez-vous Ă  y dĂ©nicher les diffĂ©rents usages des pronoms et adjectifs ! Pour soutenir notre travail, vous pouvez aussi partager cet article et laisser un commentaire. Étape1: RĂ©flĂ©chissez Ă  pourquoi vous voulez apprendre Ă  coder. Maintenant, la premiĂšre chose que vous devez faire - avant mĂȘme de penser Ă  vous inscrire Ă  des cours ou Ă  commencer Ă  regarder des vidĂ©os YouTube sur le codage - est de vous demander pourquoi vous voulez apprendre Ă  coder. Je n'ai jamais su te le dire, J'ai mĂȘme pensĂ© Ă  te l'Ă©crire, Mais je reste silencieux, À n'avertir que tes yeux. Je n'ai jamais su te le dire, OĂč commencer, oĂč en finir? Je m'arrĂȘte au beau milieu, La suite des paroles ci-dessous Point final aprĂšs le "Je". Je n'ai jamais su te le dire, Tu sais je descends d'un navire, OĂč l'on apprend, c'est curieux, Ă  ne faire que des adieux. Je n'ai jamais su te le dire, Quand c'est toi qui vient me l'offrir, Je rĂ©ponds, faute de mieux, "Moi aussi tu sais bien que 
". Je te donne ce que j'ai de pire, Ma parole qui ne veut rien dire, Fais lui dire ce que tu veux, Fais la passer aux aveux. La suite des paroles ci-dessous Elle qui n'a jamais su le dire, Elle se permet de me mentir, Ma parole m'a jurĂ© que, Certains mots sont dangereux, Elle qui n'a jamais su le dire, Elle qui ne sait que me trahir, Ma parole fait ce qu'elle peut, Pour se taire entre nous deux. Pour qu'un jour je puisse te le dire, Je pourrais soudain me guĂ©rir, Un moment simple et heureux, Une main dans tes cheveux. Pour qu'enfin je puisse te le dire, En trois mots sans me l'interdire, DĂ©poser lĂ  dans le creux, De ton oreille mon aveu. Les internautes qui ont aimĂ© "Mon aveu" aiment aussi
\n\n \n\napprend a ecrire ou apprend a te taire

Ellen'a d'ailleurs pas dit que ce pouvoir s'exerçait sur la création (ce qui serait évidemment déconnecté de la réalité puisqu'un immense nombre d'auteurs n'ont jamais fait d'études de lettres universitaires, mais ça serait également déconnecté de la réalité de dire que ces études n'influencent pas certains auteurs ou éditeurs qui les suivent). Bref, encore une fois,

Promotion Aphrodite la MĂ©thode Godefroy Apprenez, Écrivez, Publiez La premiĂšre formation pour devenir un Ă©crivain Ă  succĂšs de romans de genre. 8 semaines de formation interactive et un coaching Ă  vie. La formation la plus complĂšte probablement dans le monde. Les inscriptions sont finies les 25 Ă©tudiants sont inscrits. Nous vous donnons rendez-vous pour la prochaine promotion. Votre formateur Fred Godefroy, nĂ© au dĂ©but des annĂ©es 70, a fait plus de 50 mĂ©tiers diffĂ©rents directeur d'agences funĂ©raires, consultant marketing, prĂ©sident de 8 sociĂ©tĂ©s, producteur audiovisuel, scĂ©nariste. C'est Ă  21 ans qu'il a commencĂ© Ă  Ă©crire pour le cinĂ©ma et Ă  se plonger dans la maĂźtrise de l'art narratif. Il a publiĂ© son premier roman Ă  24 ans, chez Le Serpent Ă  Plumes. Depuis il a Ă©crit plusieurs romans, disponibles essentiellement dans le circuit classique des librairies. En 2014, il a lancĂ© la MĂ©thode Godefroy, la premiĂšre formation française 100% interactive. Le succĂšs a Ă©tĂ© au rendez-vous. Cette formation reprĂ©sente plus de 300 vidĂ©os de confĂ©rences lives enregistrĂ©es et des dizaines et des dizaines d’heures d’enseignements spĂ©cialisĂ©s destinĂ© tout autant aux auteurs dĂ©butants qu'aux Ă©crivains confirmĂ©s. En 2016, il est retournĂ© Ă  l'Ă©criture et a commencĂ© la publication de la saga Nefilims en 5 tomes 3500 pages au total dont l'Ă©criture et la publication devrait s'Ă©taler sur 4 ans. Depuis 2019, il fait parti des quelques dizaines d'auteurs Français reprĂ©sentĂ© par un Agent LittĂ©raire. Son carnet de commande est plein pour les 6 prochaines annĂ©es avec plus de 20 livres ou romans Ă  Ă©crire. ParallĂšlement Ă  son activitĂ© d'Ă©crivain, il coache personnellement Ă  l'annĂ©e une centaine d'auteurs dĂ©jĂ  Ă©ditĂ©s ou en passent de l'ĂȘtre qu'il accompagne Ă  tous les niveaux techniques littĂ©raires, plan de carriĂšre, approche marketing, gestion de son image publique.... PrĂ©sentation complĂšte de la formation et des inscriptions Ă  la mĂ©thode Godefroy Écrivez votre roman Ă  succĂšs en 8 semaines
 et soyez publiĂ© dans la foulĂ©e La seule formation Ă  l'Ă©criture de romans en ligne ET en live francophone Aux États-Unis et en Angleterre, Ă©crire est une chose sĂ©rieuse il y a des formations pour le faire et des dizaines de bouquins pour amĂ©liorer sa structure, ses personnages, aller au fond des choses. En France, quelques formations apparaissent, mais le plus souvent il s'agit de masterclass. Une ou deux journĂ©es, concentrĂ©es certes, mais une fois finies, il ne vous reste que votre carnet de notes. La mĂ©thode Godefroy est la seule formation complĂšte pour Ă©crire des romans et des histoires Ă©crites pour publier des romans Ă  succĂšs en Ă©dition traditionnelle ou en auto-Ă©dition. " C'est le top, cette formation, yesss !!! " - Nathalie, Promotion PhƓnix Cette formation unique en son genre rĂ©vĂšle les mĂ©canismes naturels pour crĂ©er une histoire qui cartonne, une histoire qui rentre dans la tĂȘte de vos lecteurs pour toujours, une histoire qui fait de votre manuscrit un potentiel best-seller. Personne ne naĂźt Ă©crivain ! Vous le devenez par le travail, par l’expĂ©rimentation, par la passion de coucher sur le papier des histoires qui n'existent au dĂ©part que dans votre tĂȘte. C'est lĂ  toute la difficultĂ© de ce mĂ©tier, d'ailleurs. Comment, Ă  partir d'une simple idĂ©e, Ă©crire un roman de 300 ou 600 pages qui va finalement se retrouver en tĂȘte de gondole chez les libraires ? Beaucoup d'auteurs abandonnent avant la fin ! Atteindre l'objectif d'avoir un roman complet entre leurs mains les terrifient en milieu de parcours. Pourquoi ? Est-ce votre cas ? Avez- vous des tas de manuscrits inachevĂ©s dans vos tiroirs ? Ou mĂȘme des romans terminĂ©s que vous n'avez jamais osĂ© envoyĂ© Ă  des Ă©diteurs ? Avez-vous dĂ©jĂ  regardĂ© Ă  quel moment vous dĂ©cidez d'abandonner votre manuscrit dans votre tiroir par timiditĂ©, parce que vous n'ĂȘtes pas prĂȘt Ă  la finir, par ce que vous voulez un texte parfait, parce que vous ne savez pas comment le continuer ou le terminer... ? Faites-vous partie de ces auteurs qui clament qu'ils sont Ă©crivains mais qui n'ont aucun titre Ă  prĂ©senter Ă  leurs amis. Ou au contraire, faites-vous partie de cette classe d'auteurs qui travaillent dur pour arriver Ă  leur fin, qui savent qu'ils vont y arriver coĂ»te que coĂ»te un jour ou l'autre ? Bien sĂ»r, tout ce qui suit s'adresse Ă  vous, Ă©crivain qui cravachez dur pour rĂ©ussir l'impossible. Mais dans cette lettre, je vais vous montrer que tout peut ĂȘtre plus facile que ce qu'on croĂźt et qu'il existe des solutions millĂ©naires pour ĂȘtre un romancier officiel ». "Ta mĂ©thode est gĂ©niale Fred, bien structurĂ©e, claire, elle m’a aussi appris que l’écriture, n’est pas rĂ©servĂ©e Ă  une Ă©lite. Tu as rĂ©vĂ©lĂ© des choses en moi que je ne soupçonnais pas. Les bonus sont aussi des moments forts et la cerise sur le gĂąteau c’est tes appels tĂ©lĂ©phoniques qui personnalisent et donnent des moments privilĂ©giĂ©s. Je te remercie sincĂšrement pour tout, ta mĂ©thode, ta bonne humeur, ton humanitĂ©. " - Luce, Promotion PhƓnix Je vais ĂȘtre franc les 56 vidĂ©os initiales de la MĂ©thode sont intensives. Si vous les suivez dans l'ordre, si vous en regardez une par jour et que vous travaillez dans la foulĂ©e, vous pouvez disposer d'un premier jet de votre histoire en 8 semaines. C'est le but. Ces 56 vidĂ©os de cours libĂšrent votre crĂ©ativitĂ© en vous aidant Ă  structurer une idĂ©e initiale en histoire. Elles vous accompagnent jour aprĂšs jour jusqu'Ă  ce que vous arriviez au mot le plus difficile Ă  taper dans votre traitement de texte le mot FIN » ! La majoritĂ© des jeunes » auteurs pensent qu'en structurant son histoire, on limite sa crĂ©ativitĂ©. Eh bien ! C'est juste complĂštement faux. C'est mĂȘme exactement l'inverse. Je n'aime pas le sport mais prenons l'exemple d'un match de Rugby ou de foot. Ils ont un terrain dĂ©limitĂ© duquel ils ne peuvent pas sortir. Ils ont des rĂšgles qu'ils doivent respecter. Ils ont un temps donnĂ© pour gagner. Si on ne limitait pas les matchs de foot Ă  90 minutes, combien de temps est-ce que les 2 Ă©quipes se battraient pour arriver Ă  gagner ? Ce serait sans fin. Quand on est un Ă©crivain sĂ©rieux on dĂ©limite son terrain, on s'impose des rĂšgles et on respecte un timing. C'est lĂ , dans ce cadre bien Ă©tabli, que la crĂ©ativitĂ© naĂźt vraiment. Et elle est bien diffĂ©rente de la crĂ©ativitĂ© sans cadre, croyez-moi ! En structurant votre Ă©criture, vous vous donnez les moyens de sortir du lot et d'accĂ©der au statut d'Ă©crivain lu et je l'espĂšre reconnu. Vous ne le savez probablement pas, mais les Ă©diteurs aiment les auteurs qui non seulement on du talent bien sĂ»r! mais surtout ceux qui connaissent leur mĂ©tier. Car c'est bien d'un mĂ©tier dont on parle. Pour ĂȘtre remarquĂ© par un Ă©diteur, il faut ĂȘtre pro, tout simplement il y a une procĂ©dure dans la formation qui vous donne tous les dĂ©tails. GrĂące Ă  ce programme complet qu'est la MĂ©thode Godefroy, vous allez pouvoir rĂ©aliser votre rĂȘve devenir un Ă©crivain Ă  succĂšs et voir votre roman dans toutes les librairies de France et de Navarre. Toutes les choses qui vous bloquent aujourd'hui pour rĂ©ussir la procrastination, les réécritures permanentes, les blocages en plein milieu du texte... ne vont ĂȘtre qu'un mauvais souvenir dĂšs que vous allez commencer Ă  travailler sĂ©rieusement ce programme, dans l'ordre et sans vous prĂ©cipiter. Voici le Plan de Travail de la formation Semaine 1 Vous apprenez Ă  Ă©carter les idĂ©es sans potentiels, Ă  choisir les bonnes idĂ©es de romans, Ă  les tailler et Ă  les façonner jusqu'Ă  ce que vous ayez une pĂ©pite entre les mains. Cette premiĂšre semaine est la plus dure, la plus difficile. Mais tous ceux qui l'ont franchie ont d'un coup compris qu'ils allaient Ă©crire un roman puissant et attractif. Tout commence par l'idĂ©e. Et il y a des techniques pour Ă©crire un roman qui a un vrai potentiel de rĂ©ussite. Les 7 modules de cette premiĂšre semaine ont changĂ©s la vie des auteurs qui appliquent ce qu'ils y ont appris ! Cette seule semaine vaut le tarif d'un billet de 1Ăšre classe... Semaine 2 Vous passez Ă  la prĂ©paration de votre roman. Vous construisez votre Protagoniste, votre Antagoniste, les Personnages Secondaires et vous apprenez Ă  les relier de maniĂšre Ă  densifier la rĂ©alitĂ© intrinsĂšque de votre histoire. C'est pendant cette seconde semaine que vous apprenez quelques fondamentaux de la dramaturgie Ă©galement. Semaine 3 LĂ , on entre dans le secret des Dieux la Structure Universelle des histoires Ă  succĂšs. Vous commencez Ă  maĂźtriser les diffĂ©rentes Ă©tapes de votre roman, vous comprenez comment on structure une histoire qui fonctionne et vous vous appropriez cette Structure Universelle pour votre propre histoire. A partir de lĂ , vous ne verrez plus jamais aucun film ni aucun livre de la mĂȘme maniĂšre... Semaine 4 On continue sur la Structure Universelle... mais pas que ! Je vous enseigne une technique redoutable pour ne jamais vous perdre dans votre roman, mĂȘme s'il fait 1000 pages et qu'il a 50 personnages et vous dĂ©couvrez les premiĂšres techniques avancĂ©es de la MĂ©thode liĂ©es aux Intrigues Principales et aux Intrigues Secondaires. Semaine 5 Presque totalement consacrĂ© Ă  la Structure Universelle, vous en explorez les limites et les possibilitĂ©s et continuez Ă  dĂ©couvrir les diffĂ©rentes Ă©tapes obligatoires qui composent toute histoire qui cartonne. Semaine 6 Vous terminez de maĂźtriser les derniĂšres Ă©tapes de la Structure, mais vous apprenez aussi Ă  utiliser la symbolique des lieux, Ă  construire un titre efficace, Ă  crĂ©er du suspens et du sous-texte intelligent. Mais surtout, vous disposez du tableau complet de la Structure, ce qui vous assure de ne jamais vous perdre dans votre histoire. GrĂące Ă  ce tableau tout simple, dites adieu au syndrome de la feuille blanche. Semaine 7 On aborde ensemble les réécritures, comment trouver des bĂȘta-lecteurs, comment utiliser des fiches pratiques qui vont considĂ©rablement changer votre vie. Vous dĂ©couvrez Ă©galement comment envoyer votre manuscrit, sous quel format, Ă  qui, etc. Semaine 8 Des vidĂ©os bonus sur l'auto-Ă©dition, la mise en page des dialogues Ă  l'ancienne ou Ă  la moderne, les Ă©lĂ©ments et les personnages, des interviews d'auteurs et d'Ă©diteurs, etc. Ce module est le votre ; on a des modules dĂ©jĂ  prĂ©vus, mais on en fait ad-hoc en fonction des besoins de la promotion. IdĂ©alement, vous regardez 1 vidĂ©o par jour pendant 9 semaines. Vous pouvez allez plus vite si vous n'arrivez pas Ă  vous retenir mais faites-le sĂ©rieusement. Avec les webinaires live de suivi, de questions-rĂ©ponses et d'approfondissement, la formation dure 10 semaines. En suivant cette formation unique au monde Ă  ma connaissance... ... mettre le mot fin Ă  votre manuscrit va devenir une simple formalitĂ©. ... le maquetter et l'envoyer aux bons Ă©diteurs une simple routine. ... PrĂ©parez votre roman pour libĂ©rer ensuite votre crĂ©ativitĂ© durant l'Ă©criture, un simple rĂ©flexe naturel. ... réécrire un premier jet passable pour en faire un texte mĂ©morable, une simple habitude. Mettez toutes les chances de votre cotĂ© exprimez votre talent, enrichissez votre travail des meilleures techniques utilisĂ©es par les plus grands auteurs et soyez enfin reconnu. Ce que vous allez dĂ©couvrir dans cette formation sans Ă©quivalent sur Internet, c'est exactement ce que font tous les auteurs qui rencontrent du succĂšs, qui signent de bons contrats, que les journalistes interviews, qui peuvent produire encore et encore des romans qui marqueront Ă  jamais leurs lecteurs, annĂ©e aprĂšs annĂ©e. Il n'y a pas 36 maniĂšres de bien Ă©crire un roman mĂȘme si, techniquement il existe en tout et pour tout 36 situations dramatiques - c'est dans une des 130 vidĂ©os bonus que vous allez recevoir dans le super-bonus du mois. GrĂące Ă  La mĂ©thode Godefroy vous allez mettre dans l'ordre toutes les piĂšces du puzzles de votre histoire. Vous allez comprendre comment le commencer, comment le terminer, Ă  quel moment mettre les pivots dramatiques, comment crĂ©er des personnages forts qui peuvent devenir lĂ©gendaires, etc. Bien sĂ»r, chaque auteur dĂ©veloppe ses propres techniques, sa propre mĂ©thodologie mais absolument tous les auteurs Ă  succĂšs passent par les mĂȘmes Ă©tapes Pas de structure = pas d'histoire ! C'est une rĂšgle d'or des auteurs de best-sellers ! Il y a 5 Ă©tapes que tout auteur franchit, quoi qu'il arrive, quel que soit son succĂšs, qu'il en soit Ă  son premier roman ou Ă  son trentiĂšme Ă©tape 1 Avoir LA bonne idĂ©eĂ©tape 2 prĂ©parer son romanĂ©tape 3 Ă©crire son romanĂ©tape 4 réécrire son romanĂ©tape 5 l'envoyer aux bons Ă©diteurs Dans cette mĂ©thode, vous allez apprendre les meilleures techniques Ă  appliquer Ă  chaque Ă©tape. Puis, tranquillement, par expĂ©rience, vous allez dĂ©velopper vos propre maniĂšre de faire et adapter ces 5 Ă©tapes incontournables Ă  votre sensibilitĂ©, au genre que vous Ă©crivez, Ă  votre style. Soyons franc pour tout ceux et toutes celles qui ont suivi la formation, il y a un avant » la mĂ©thode et un aprĂšs » la mĂ©thode. Quelques statistiques. Êtes-vous dedans ? À votre avis, qu'est-ce qui fait la diffĂ©rence entre le million et demi de Français qui ont un manuscrit au fond de leur tiroir des 6000 auteurs publiĂ©s chaque annĂ©e ? Qu'est-ce qui distingue les 52 % de Français qui rĂȘvent d'Ă©crire un roman de ceux qui rĂ©ussissent Ă  le faire Ă©diter ? Et qu'est-ce qui diffĂ©rencie les 300 auteurs français environ qui gagnent leur vie grĂące Ă  leur talent d'Ă©criture, de tous les autres ? Pourquoi tant de romanciers en herbe ont des tas de manuscrits en cours et aucun roman terminĂ© ? Pourquoi n'arrivez-vous pas aller jusqu'au bout et pourquoi n'arrivez-vous pas Ă  vous faire publier ? Qu'est-ce qui vous manque pour rĂ©aliser votre rĂȘve ? Absolument tous les auteurs sont passĂ©s par ce questionnement. MĂȘme les plus cĂ©lĂšbres. Regardez Bernard Werber il a mis 10 ans Ă  Ă©crire les Fourmis, a Ă©crit tellement de versions qu'il ne pourraient mĂȘme plus les compter aujourd'hui, a mis 6 ans ĂȘtre acceptĂ© par un Ă©diteur. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Tous les grands auteurs, artistes connus ou inconnus sont partis de rien ou, pour ĂȘtre plus prĂ©cis, d'une simple idĂ©e. Mais ils y croyaient tellement fort que c'est arrivĂ© ils ont Ă©tĂ© publiĂ©s ! La mĂ©thode Godefroy est un raccourci ludique, 100 % pratique, accessible en ligne en permanence dĂšs que vous en avez besoin... J'aimerai vous dire le contraire, mais il n'y a pas de mystĂšre vous pouvez faire partie des Ă©lus ou non ! L'Ă©tude et le travail font la diffĂ©rence. Vous pouvez vous former autant que vous voulez mais si vous n'appliquez pas ce que vous apprenez et si vous ne faites pas l'effort d'Ă©crire quotidiennement, votre rĂȘve restera une chimĂšre. Vous vous escrimerez Ă  mettre en mots ce qui trotte dans votre tĂȘte en rĂȘvant d'une publication mais sans faire vos gammes, tout ne restera qu'un projet vain et sans vie. Faites-vous confiance pour Ă©crire. Croyez en votre talent ! Investir dans un programme comme celui-ci, c'est prĂ©parer son avenir, l'avenir dont vous avez toujours rĂȘvĂ©. Mais si vous ne faites qu'Ă©tudier, si vous restez dans votre coin sans jamais Ă©changer avec d'autres auteurs qui savent exactement ce par quoi vous ĂȘtes en train de passer ou si vous ne pratiquez pas tout le temps, il n'y aura pas de rĂ©sultats. C'est comme les langues. Si vous apprenez une langue un petit peu Ă©pisodiquement et/ou que vous ne la pratiquez pas, il y a peu de chances que vous sachiez converser dans cette langue, maintenant ou plus tard. C'est encore une fois comme dans tous les mĂ©tiers il faut travailler dur, il faut suer, il faut affronter ses pires dĂ©mons et ce n'est pas quelque chose de facile ni pour vous ni pour tous ceux qui sont dĂ©jĂ  passĂ©s par lĂ . Il n'est jamais trop tard pour commencer Ă  Ă©crire...Mais... ... Si vous partez la fleur au fusil en vous disant, je vais Ă©crire le meilleur roman de ces vingt derniĂšres annĂ©es, ou mĂȘme de l'histoire de la littĂ©rature... », que vous n'avez ni mĂ©thode, ni expĂ©rience, ni de structure, toute votre inventivitĂ©, votre imagination, votre talent, votre crĂ©ativitĂ©, va se terminer comme 90% des auteurs amateurs... dans un tiroir et sans le mot FIN ». C'est quasiment mathĂ©matique !Mais revenons un instant sur la relation que nous entretenons avec les autres lorsque nous nous dĂ©clarons Ă©crivain... Si vous ĂȘtes comme la plupart d'entre nous, vous affrontez depuis des lustres votre famille et vos amis en leur dĂ©clarant avec toute la certitude de vos convictions crĂ©atives j'Ă©cris un roman, vous verrez ! Au mieux vous avez recueillis des sourires condescendants ou des sarcasmes rieurs, au pire des insultes et des remontrances. Et vous savez que la seule maniĂšre de leur faire taire leur clapet, c'est enfin d'en sortir un pour de bon ! Ou alors vous ruminez votre envie d'Ă©crire et ça vous bouffe littĂ©ralement. C'est encore plus destructeur. Si vous ĂȘtes dans une famille pour quiĂȘtre un artiste est la pire insulte du monde, vous vous Ă©touffez petit Ă  petit, vous vous enfoncez dans la dĂ©pression, les regrets ou la perte de confiance en votre talent. Vous savez aussi - ou vous le pressentez fortement c'est le paradoxe de tout ceux qui ont un succĂšs non-conventionnel - que tout ceux qui aujourd'hui vous donnent ces prĂ©cieux mauvais conseils seront les premiers Ă  vous admirer et Ă  vous fĂ©liciter lorsque votre roman sera enfin publiĂ©. Aucun d'eux n'acceptera d'avouer qu'ils s'Ă©taient trompĂ©s sur votre compte ou qu'il ne croyait pas en vous ! Tous les auteurs vivent ça !Mais une fois votre roman publiĂ©, vous deviendrez alors le hĂ©ros de votre famille et de vos amis. Vous aurez un succĂšs qui impressionnera tout le monde et votre conviction Ă  aller jusqu'au bout — qui Ă©tait jadis si dĂ©criĂ©e — sera votre marque de fabrique. C'est toujours comme ça pour ceux qui ne baissent pas les bras devant l'adversitĂ© rejetĂ© la veille, hĂ©ros le lendemain. Je vais vous faire part de mon expĂ©rience personnelle il y a un truc qui change Ă  jamais. Une fois que vous avez Ă©ditĂ© votre premier roman de maniĂšre traditionnel, vous n'aurez plus jamais Ă  prouver que vous pouvez le faire. Une fois que c'est fait, c'est fait ! et mĂȘme 20 ans aprĂšs, vous ĂȘtes toujours le mec/la fille qui avez rĂ©ussi lĂ  oĂč tout le monde Ă©chouait. Vous ĂȘtes l'incarnation du succĂšs pour le restant de vos jours. Être Ă©ditĂ© vous ouvre toutes les portes, toutes celles que vous voulez. Vous avez rĂ©ussi l'impossible. Vous avez fait un exploit. Mais... Pourtant, en cet instant mĂȘme ou vous lisez cette page, vous vous Ă©puisez Ă  l'Ă©crire, votre premier roman. Vous n'y arrivez pas malgrĂ© vos idĂ©es, votre style et votre originalitĂ©. C'est normal. C'est comme pour tout, il faut une structure, un prof, un guide, un plan. Connaissez-vous un seul mĂ©tier dans le monde qui ne s'apprend pas ? Moi, pas ! Peut-ĂȘtre que vous ne me connaissez pas ? Je m'adresse Ă  vous sur un ton assez personnel mais vous n'avez aucune idĂ©e de qui je suis ? Bon, allons-y par Ă©tape Feriez-vous confiance Ă  - Un type qui n'a jamais jouĂ© de la guitare ni chantĂ© et qui vous donne son point de vue sur votre derniĂšre musique que vous avez tant travaillĂ© ? - Un ami qui vous dit comment jouer votre prochaine audition alors qu'il en a jamais passĂ© lui-mĂȘme... et que c'est le cadet de ses soucis de rĂ©ussir comme acteur ? - L'avis de votre pĂšre, de votre mĂšre ou de vos frĂšres et sƓurs si vous leur prĂ©sentiez un tableau alors qu'aucun d'eux n' jamais touchĂ© un pinceau de sa vie ? C'est pareil pour votre roman. OĂč que vous en soyez dans l'Ă©criture la recherche de l'idĂ©e, l'Ă©criture, la réécriture..., ne vous fiez Ă  l'avis de quelqu'un que s'il a dĂ©jĂ  parcouru tout le marathon. Sinon, ça ne vaut pas grand chose. Ce qui est vraiment dur Ă  vivre en tant que romancier, c'est qu'on a besoin de l'avis des autres pour se rassurer, avant tout, et puis pour savoir qu'on est sur la bonne voie, pour - tout simplement - croire en ce que l'on fait. C'est une formation exceptionnelle, vraiment pour avoir Ă©tĂ© assistante de formation je sais aussi de quoi je parle. C'est rare de voir autant d'investissement... Merci ! » - CĂ©line, Promotion PhƓnix Tout au long de la rĂ©ouverture des inscriptions, Fred a animĂ© des webinaires pour vous aider Ă  Ă©crire votre premier roman ou amĂ©liorer vos romans suivants. Retrouvez les principaux webinaires sur la mĂ©thode IPER-V et sur les super concepts et les idĂ©es. Retrouvez le webinaire sur la mĂ©thode IPER-V et la structure d'un roman Avoir de bonnes idĂ©es pour vos romans Quand on est Ă©crivain, on devient une machine Ă  produire et amĂ©liorer des idĂ©es. C'est ce que cherchent les lecteurs des nouvelles histoires avec des pivots dramatiques qui les surprennent, des personnages principaux qui Ă©voluent et se transforment dans le monde de l'Aventure. C'est ce que cherchent aussi les Ă©diteurs ! Avoir de grandes idĂ©es la MĂ©thode REVE "Si comme moi, vous dĂ©bordez d'imagination mais ne savez comment construire un vrai rĂ©cit, un roman captivant que vous voudriez lire vous-mĂȘme, alors la mĂ©thode de Fred est pour vous. Je me sens incroyablement motivĂ©e et bouillonnante de projets, depuis que j'ai dĂ©couvert et suivi cette formation, unique en France. Pourquoi unique ? Parce qu'elle reprend les grands principes d'Ă©criture qui font des best-sellers, souvent seulement accessibles en qu'elle combine Ă  la sauce Fred ses connaissances et son expĂ©rience. Parce qu'elle propose des lives et un forum oĂč on se sent tous unis, soudĂ©s, comme une grande qu'on peut enfin trouver un cadre pour notre imagination qu'on peut enfin se sentir professionnel, tout en restant soi-mĂȘme. Avec les meilleurs conseils qui soient, de la part d'un homme de cƓur, pĂ©dagogue, gĂ©nĂ©reux, passionnĂ©, bouillonnant d'idĂ©es lui aussi. Suivez cette formation, vous ne le regretterez pas." - Marjorie, Promotion PhƓnix Ce que veulent les Ă©diteurs et les lecteurs Les Ă©diteurs sont tous Ă  la recherche de bonnes histoires. S'ils dĂ©pensent autant en lecteurs et en comitĂ©s de lecture alors mĂȘme que 15% maximum de leur production va leur rapporter des bĂ©nĂ©fices, c'est pour trouver le Maxime Chattam de demain. Ils veulent tous de bonnes histoires, ils veulent LEUR perle rare. Saviez-vous, par exemple, que 60 Ă  80% des manuscrits reçus Ă©taient des biographies ou des auto-biographies mal dĂ©guisĂ©es ? Or, ce que recherchent les Ă©diteurs, ce sont des HISTOIRES. Ils haĂŻssent les biographies et les auto-biographies d'auteurs qui pensent que leur vie est plus gĂ©niale qu'une vraie bonne histoire fictive. Donc, si vous racontez une VRAIE histoire, vous ĂȘtes dĂ©jĂ  inclus dans les 20% d'auteurs qui vont attirer l'attention des lecteurs de maisons d'Ă©ditions. Si votre manuscrit est prĂ©sentĂ© dans les rĂšgles format, maquette, couverture..., vous faites partie des 10% d'Ă©lus qui vont ĂȘtre vraiment lu. Si votre histoire est efficace et encore une fois, c'est indĂ©pendant de votre style et de votre talent, alors vous ferez partie des 1 ou 2 % d'auteurs qui peuvent changer la face du monde littĂ©raire, au moins. GrĂące Ă  la MĂ©thode, vous allez apprendre Ă  transformer votre souhait de raconter UNE vie en UNE histoire universelle qui entrera dans le panthĂ©on des histoires que l'on transmet de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Ce que vous allez obtenir avec la formation, c'est un changement de votre vie. À la fois parce que vous saurez faire quelque chose que peu de personnes savent faire, mais aussi parce que cette formation vous apprendra Ă  dĂ©coder de maniĂšre plus subtile les diffĂ©rentes histoires, les ressorts dramatiques de la vie de tous les jours. Cette formation a changĂ© la vie des Ă©tudiants qui l'ont suivie, elle peut changer votre vie aussi et vous apporter de meilleures choses. "Je ne vois plus les films de la mĂȘme façon et je ne lis plus de la mĂȘme façon, et c’est un changement en profondeur qui c’est fait au cours de la mĂ©thode et c’est assez remarquable comme effet dans cette nouvelle perception." - Philippe, Promotion Ulysse Les bonus de la formation Des vidĂ©os indispensables issues du Club des Ă©crivains de Fred Godefroy Il y a plus de 150 vidĂ©os issues du Club des Ă©crivains sur l'Ă©criture, le mĂ©tier d'Ă©crivain, la promotion et le marketing. Certaines de ces vidĂ©os seront libĂ©rĂ©es au fur et Ă  mesure de la formation pour vous aider dans cette formation, car elles se concentrent sur des techniques d'Ă©criture, de narration, de rĂ©flexion qui vous serviront dans les phases de prĂ©paration, d'Ă©criture ou de vente. Et le reste sera mis Ă  disposition au fur et Ă  mesure rĂ©guliĂšrement aprĂšs la fin de la promotion, pour que vous remettiez en marche la machine chaque semaine. Webinaires en live chaque semaine Chaque semaine, en plus des modules dĂ©jĂ  prĂ©vus, Fred prĂ©sente au moins un webinaire live pour rĂ©pondre aux questions posĂ©es par les Ă©tudiants de la promotion sur le module en cours. Ce ne sont pas des webinaires qui sont remachĂ©s, dĂ©jĂ  prĂȘts ils sont faits exclusivement pour vous. Ces webinaires se dĂ©roulent en gĂ©nĂ©ral Ă  19h en semaine, et 18 h le week-end. Un vrai coaching La formation c'est bien, c'est la mĂ©thode gĂ©nĂ©rale. Mais chaque auteur est un cas particulier et est traitĂ© de cette maniĂšre. Il y a donc un coaching personnalisĂ©. Ce coaching se compose a minima de 3 conversations tĂ©lĂ©phoniques avec Fred une au dĂ©but de la formation pour mieux se connaĂźtre et Ă©ventuellement adapter les webinaires live aux besoins des uns et des autres, une au milieu de la formation pour faire le point sur votre avancement et assurer un suivi personnalisĂ©, et enfin une Ă  la fin de la formation pour faire la revue, vous aider Ă  aller plus loin et fixer des objectifs pour l'avenir. Ce coaching n'a pas de durĂ©e de pĂ©remption Fred vous donne son email et son numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone, et ensuite vous pouvez l'appeler quand vous voulez pour parler Ă  nouveau d'Ă©criture, du mĂ©tier d'auteur, vous aider si vous vous posez des questions par rapport Ă  une adaptation au cinĂ©ma ou Ă  la tĂ©lĂ© c'est tout le mal qu'on vous souhaite. Un module spĂ©cialement pour la promotion Le dernier module est composĂ© de plusieurs webinaires live pour rĂ©pondre aux demandes des Ă©tudiants au cours de la formation et adapter au maximum le contenu Ă  vos besoins. Il y a d'autres modules en rĂ©serve, mais l'objectif est d'ĂȘtre vraiment le plus proche de vos besoins, pas resservir la soupe Ă  tout le monde. Inscrit Ă  vie revenez quand vous voulez À l'issue de la formation, vous avez bien sĂ»r toujours accĂšs Ă  tout le contenu que vous avez achetĂ© les cours, les retransmissions des webinaires live, le forum. Sans limitation de durĂ©e. Mais cela ne s'arrĂȘte pas lĂ  Ă  chaque nouvelle promotion, sur simple demande, vous pouvez vous rĂ©inscrire gratuitement pour vous botter les fesses, profiter de l'Ă©nergie de la promotion, vous concentrer sur la prĂ©paration et l'Ă©criture d'un nouveau roman. C'est aussi pour vous l'opportunitĂ© d'agrandir votre rĂ©seau d'auteurs en dĂ©couvrant et en accompagnant les nouveaux Ă©tudiants. C'est souvent par le mentorat qu'on arrive Ă  l'expertise. Je le rĂ©pĂšte, cette rĂ©inscription aux diffĂ©rentes promotions est gratuite, et de nombreux Ă©tudiants font au moins deux fois la formation. Des cadeaux surprise On ne vous dit pas tout, mais il y aura d'autres modules et contenus surprise pour vous. Ce sont les Ă©tudiants qui en parlent le mieux Il y a dĂ©jĂ  eu d'autres promotions de la mĂ©thode Godefroy, et les Ă©tudiants ont tous Ă©tĂ© comblĂ©s par la qualitĂ© et la profondeur de la formation. Certains se rĂ©inscrivent mĂȘme Ă  toutes les promotions, gratuitement, pour suivre Ă  nouveau le cours et participer au forum au fur et Ă  mesure, aider les nouveaux Ă©tudiants. Pour retrouver tous les tĂ©moignages des Ă©tudiants, dont certains en vidĂ©o, cliquez ici. Questions FrĂ©quentes Quand commence et finit la formation ? La formation commence le lundi 20 avril et finit 9 semaines plus tard,. Les vidĂ©os sont publiĂ©es chaque jour pour chaque module, Ă  raison d'un module par jour. Vous pouvez donc suivre la formation au jour le jour. Si vous ratez un module, il reste bien Ă©videmment disponible tout le temps aprĂšs la pĂ©riode de la formation. Vous aurez ainsi accĂšs en permanence Ă  tous les cours et vous pourrez les revoir autant de fois que vous le voudrez. Combien de temps ai-je accĂšs Ă  la formation ? Un accĂšs permanent, ça vous va ? Nous mettons toutes les vidĂ©os et les audio en tĂ©lĂ©chargement et en plus vous pouvez continuer Ă  les consulter sur le site de la formation. En plus des bonus supplĂ©mentaires qui s'ajoutent. Qu'est ce qui se passe si je me rends compte que la formation n'est pas pour moi ? La satisfaction des Ă©tudiants est un gage de rĂ©ussite. Vous bĂ©nĂ©ficiez de 30 jours aprĂšs votre inscription pour faire jouer votre garantie de remboursement intĂ©gral. Pas de questions, pas de blocage. Alors si vous hĂ©sitez, hĂ©sitez Ă  l'intĂ©rieur de la formation vous avez 30 jours pour savoir que c'est vraiment pour vous. Est-ce qu'il y a du live ? Chaque semaine il y aura une sĂ©ance de questions rĂ©ponses en live qui seront rajoutĂ©es aux modules prĂ©cĂ©dents et qui permettront de nourrir la formation de vos propres questions et des rĂ©ponses qui vont avec. Ce sera l'occasion d'aller plus loin pour vous et pour nous. Il faut ĂȘtre lĂ  tous les jours ? C'est mieux mais ce n'est pas indispensable. Vous pouvez vous appuyer sur la synergie du groupe et les interactions dans le forum pour progresser plus vite que si vous regardez les modules de la formation en solitaire. La premiĂšre semaine est la plus intensive et je vous conseille de la suivre au fur et Ă  mesure. Votre assiduitĂ© est un facteur trĂšs important de votre rĂ©ussite. Si vous ĂȘtes persĂ©vĂ©rant et assidu, vous rĂ©ussirez plus vite, vous bĂ©nĂ©ficierez le plus possible de la formation. Si vous ĂȘtes moins assidu, cela vous prendra proportionnellement plus de temps. Est-ce un coaching ? La composante personnalisĂ©e est importante dans la formation. Vous aurez donc les coordonnĂ©es de Fred pour l'appeler quand vous voulez. Il y a trois entretiens personnalisĂ©s au dĂ©but, au milieu et Ă  la fin de la formation pour faire le point de votre avancement. Et si j'ai d'autres questions ? Contactez Cyril par email Ă  [email protected] ou au 06 63 16 45 41 il est lĂ  pour rĂ©pondre Ă  toutes vos questions et vous renseigner sur la formation, son dĂ©roulement, les modes de paiement, la recette du curry aux lĂ©gumes. J'ai des difficultĂ©s pour m'inscrire, y a-t-il une alternative ? Vous pouvez toujours contacter Cyril pour discuter des conditions de votre inscription. Si vous dĂ©sirez faire une inscription avec paiement par chĂšque, Paypal ou virement, je suis Ă  votre disposition. "Ta formation Godefroy est un vĂ©ritable rĂ©gal, d’un niveau professionnel et d’expertise de trĂšs haut niveau et je suis trĂšs heureuse de m’y ĂȘtre inscrite ! un Ă©norme merci Ă  toi !" - Nataly, Ă©tudiante promotion PhƓnix En rĂ©sumĂ© La MĂ©thode Godefroy, c'est une formation pour apprendre Ă  prĂ©parer et Ă©crire des romans Ă  succĂšs en 8 semaines. 8 semaines de cours quotidiens Des exercices Ă  pratiquer quotidiennement pour dĂ©velopper vos habitudes d'Ă©crivain Des webinaires hebdomadaires pour faire le point, rĂ©pondre aux questions, aller plus loin Des centaines de vidĂ©os en bonus sur le mĂ©tier d'Ă©crivain, le marketing, les techniques qui font la diffĂ©rence Une inscription Ă  vie vous faites la formation avec le coaching live quand vous voulez Un coaching permanent avec Fred Godefroy, mĂȘme aprĂšs la fin de la formation En bonus des vidĂ©os, les livres de Fred Godefroy Ă  tĂ©lĂ©charger, et pour les premiers inscrits la formation AutoĂ©diteur pour apprendre Ă  vous autoĂ©diter comme un pro L'accĂšs permanent au Forum des Écrivains Vous pouvez rĂ©gler par carte de paiement, Paypal sur cette page, chĂšque ou virement en contactant directement Cyril Ă  [email protected] Il n'y a que 25 places Les inscriptions sont jusqu'au 19 avril Un mois de garantie sans condition Est-ce que cette formation est faite pour vous ? Si vous avez dĂ©couvert Fred et ses webinaires, ce n'est pas par hasard. Si vous avez lu cette page jusqu'ici, ce n'est pas par hasard non plus. Qu'est-ce qui vous retient encore ? Avez-vous peur de ne pas avoir de talent ? Le talent, en tant qu'Ă©crivain de romans, c'est le fait d'inventer, de peaufiner et d'Ă©crire d'excellentes histoires qui vont passionner les lecteurs. C'est quelque chose qui s'apprend par la pratique, et la formation insite beaucoup sur le fait de vous torturer le cerveau, de pratiquer quotidiennement votre mĂ©tier d'inventeur d'histoires pour transformer tout ça en des histoires qui chamboulent vos lecteurs. Des histoires dont ils vont se souvenir des annĂ©es plus tard. Le reste, c'est de la technique et votre style, qui vous est propre. La maniĂšre dont vous racontez votre histoire vous est propre et est originale. Enlevez votre style, il reste votre histoire. Et si votre histoire est gĂ©niale, mĂȘme si votre style a besoin de progresser, votre roman sera encensĂ© par les lecteurs. Comment dĂ©velopper votre style ? Fred et moi sommes assez rĂ©ticents face aux ateliers d'Ă©criture. Les ateliers sont malheureusement trop souvent une maniĂšre de formater votre Ă©criture, votre style. Si vous voulez dĂ©velopper votre propre style d'Ă©criture, faites comme le laboureur laboure Ă©crivez, Ă©crivez, Ă©crivez. C'est quand mĂȘme sidĂ©rant que l'Ă©criture soit le seul mĂ©tier oĂč l'on pense que ce soit innĂ©, alors que les peintres font de la copie, des dizaines de dessins quotidiennement, que les photographes prennent des centaines d'images pour avoir la bonne, l'unique, celle qui fera le tour du monde. Avec la mĂ©thode Godefroy, vous allez Ă©crire, Ă©crire et Ă©crire encore. Vous allez raconter des histoires, les ausculter, les recommencer, faire une nouvelle, et tous les jours vous mettre devant votre page blanche pour travailler, parce que si vous voulez devenir Ă©crivain Ă  succĂšs, ou mĂȘme Ă©crivain tout court, il n'y a pas le choix il faut Ă©crire ! Est-ce que vous allez avoir du succĂšs ? Sur la porte qui mĂšne au succĂšs, il y a Ă©crit "Poussez !", mais des dizaines de personnes passent devant cette porte chaque jour et n'essaient mĂȘme pas de pousser. Si vous n'essayez pas d'avoir du succĂšs, vous n'en aurez jamais. Et si vous vous plantez ? “Échouer, c’est avoir la possibilitĂ© de recommencer de maniĂšre plus intelligente.” – Henri Ford On ne se plante pas quand on apprend. “Qui veut faire quelque chose trouve un moyen, qui ne veut rien faire trouve une excuse”, comme dit un proverbe arabe. Oui, la peur est un sacrĂ© frein qui est prĂ©sent en chacun de nous, mais seuls sont qui ont essayĂ© de faire quelque chose ont le droit de se plaindre. Les regrets des autres sont des excuses. "Bref, une mĂ©thode d’écriture de romans exceptionnelle de qualitĂ© et d’intensitĂ©." - Danny K., Promotion PhƓnix et Ulysse Les mauvaises excuses La plupart des Ă©crivains amateurs pensent qu'on ne peut pas apprendre Ă  Ă©crire. Peut-ĂȘtre est-ce votre cas ? Nous vivons sur une tradition bien française qui estime qu'un auteur naĂźt dans la majoritĂ© des pays occidentaux, il existe des Ă©coles et des formations pour apprendre Ă  Ă©crire de bons romans et de bonnes histoires –– sauf en France en tout cas jusqu'en dĂ©cembre 2014, date oĂč j'ai lancĂ© la MĂ©thode ! Une Ă©tude menĂ©e aux États-Unis a montrĂ© que 91 % des auteurs publiĂ©s s'Ă©taient formĂ©s Ă  Ă©crire des histoires qui fonctionnent. Donc, plus un auteur est formĂ©, plus il a de chances de signer et plus il a de chance d'avoir du succĂšs. Une autre peur rĂ©currente, c'est celle de croire qu'en se formant Ă  l'Ă©criture on va changer son style, ou qu'on va se trahir, ou qu'on va Ă©crire un truc Ă  la mode, ou devenir un simple producteur de contenu littĂ©raire. Il n'y a rien de plus faux. Voici pourquoi Votre talent est VOTRE talent. Il n'appartient qu'Ă  vous et aucune formation ne pourra vous apprendre Ă  en avoir ou Ă  le dĂ©velopper. Vous en avez ou vous n'en avez pas. VOTRE style n'appartient qu'Ă  vous, il est vĂŽtre, il est le fruit de vos expĂ©riences, de votre esprit, de votre Ăąme, de votre sensibilitĂ©. Par contre, Ă©crire une BONNE histoire s'apprend. Ce n'est pas alĂ©atoire. Ce n'est pas un truc qu'on fait comme ça, Ă  la va-vite- que-je-te-pousse. Si pour le style il n'y a que vous qui puissiez le dĂ©velopper par le travail et par une Ă©criture quotidienne, en revanche pour le genre et surtout la bonne histoire, lĂ  ça s'apprend. C'est l'alliance de votre travail personnel le style et le talent et d'une bonne formation genre et histoire qui produit de bons rĂ©sultats et qui augmentent considĂ©rablement vos chances de signer un contrat avec un Ă©diteur. jamaisil ne va se taire chuis david garçon au flows qui t'excite au rimes qui te rythme dans le jargon du kstreet tu kif le hiphop balaise! ta une place si ton flow me mets alaise ici je me la joue comme fifty cents passe moi le micn,je reprensente tous mes frĂšro ki kiff l'oseille t'a le flouz ok passe moi ton blouz ici jamel debouz Paroles de la chanson Apprends Ă  t'taire par Casey Non c’est impossible, d’ĂȘtre aussi pitoyable Ça me parait impensable, d’ĂȘtre autant inaudible Pourtant j’ai passĂ© au crible, tous tes textes sur ma table Et qu’on le veuille ou non, c’est incomprĂ©hensible Ta grammaire est instable, improbable et horrible Ta diction dĂ©passe le stade de l’inadmissible ArrĂȘte les messages, illisibles au portable Reprend ton cartable, ton pe-ra est pĂ©nible Le plus insupportable, c’est qu’tu joues l’invincible Le braqueur introuvable, le voleur invisible Le rappeur terrible, imbattable, incorruptible T’es peu crĂ©dible et minable, c’est mĂ©prisable et risible Ne sois pas susceptible mais tu n’es pas formidable Ta plume est faible, ta carriĂšre est vulnĂ©rable Tu sais bosser souvent est une chose honorable Alors attaque tout doucement, commence par le scrabble J’en ai marre et tu m’tapes sur les nerfs Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Quoi ? Chez toi il y a pas l’dictionnaire ? Aller apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Un auditeur déçu peut vite faire un tortionnaire Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Tu mĂ©riterais vraiment qu’on t’sectionne une artĂšre Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Oui j’avoue qu’a l’écoute de ton titre J’ai chopĂ© la courante et pĂ©tĂ© une durite T’as beau dire que c’est un hit Mais lĂ  faut qu’tu arrĂȘte J’étouffe, j’ai l’impression d’avoir bouffĂ© une arĂȘte Les minettes du R’N’B avec leurs amourettes Je l’aime, il m’aime et il m’a contĂ© fleurette dans les pĂąquerettes Autant m’ouvrir les veines, me faire sauter la tĂȘte Me cramer la plante des pieds avec des cigarettes T’as surement du mĂ©rite, ou j’ignore c’que je rate Mais tu m’irrites et puis cette daube a Ă©tĂ© Ă©crite Ă  la hĂąte Hein hein ce fond de teint va Ă  ta robe favorite Mais en revanche n’espĂšres vraiment plus rien de cette voix ingrate Ceux qui te disent le contraire ne sont qu’des hypocrites Tu n’es pas prĂȘte, retourne Ă  des activitĂ©s concrĂštes Je n’sais pas, acrobate, avocate ou marionnette Je veux juste que tu dĂ©gages de mes pattes pour ĂȘtre honnĂȘte J’en ai marre et tu m’tapes sur les nerfs Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Quoi ? Chez toi il y a pas l’dictionnaire ? Aller apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Un auditeur déçu peut vite faire un tortionnaire Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Tu mĂ©riterais vraiment qu’on t’sectionne une artĂšre Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Brun, tĂ©nĂ©breux mal rasĂ© malheureux MĂ©prisĂ© d’aprĂšs eux et proche des misĂ©reux Pense Ă  la guerre, Ă  l’effet de serre entre midi et deux Pleure chez Michel Drucker d’un air con et mielleux Adore toujours tout l’monde face Ă  la camĂ©ra DerriĂšre insulte tous les nouveaux artistes de scĂ©lĂ©rats Mesdames et messieurs, veuillez cĂ©lĂ©brer La chanson française vieille et dĂ©cĂ©rĂ©brĂ©e Des croulants, encombrant, cannĂ© et encombrĂ© D’un public de mĂ©mĂ©s qui fait cannevas et macramĂ©s Has been Ă  la peine que l’échec a puni Mais qui tente tout de mĂȘme leurs chances aux Etats-Unis Cessez les retours ratĂ©es, les textes formatĂ©s ArrĂȘtez la variĂ©tĂ© et la fameuse chanson d’l’étĂ© Et puis laissez tranquille tous les fantĂŽmes du passĂ© Claude François, Joe Dassin, putain y en a assez J’en ai marre et tu m’tapes sur les nerfs Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Quoi ? Chez toi il y a pas l’dictionnaire ? Aller apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Un auditeur déçu peut vite faire un tortionnaire Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Tu mĂ©riterais vraiment qu’on t’sectionne une artĂšre Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Hein hein tu veux chanter, c’est un projet qu’est sur ça T’es sur de toi sur s’t’affaires Pourquoi par exemple t’irais pas plutĂŽt t’empaler sur une poutre Ou te pendre a un pilone ou j’sais parle Ă  une porte Ou chante vas y chante, mais ferme la bouche.. Ouais chante en fermant la bouche j’te promet C’est possible j’l’ai fais une fois c’était il y a longtemps mais vas-y fais fais...
Etpourtant il est essentiel de dire non Ă  un client qui fait appel Ă  tes services si tu sais, tu sens que sa demande ne te met pas en joie. Parce que tu vas faire le job c'est sĂ»r. Et comme c'est dans ton champs de compĂ©tences techniques et que tu veux que ton client soit satisfait, il sera tellement content qu'il te ramĂšnera d'autres clients qui ont le mĂȘme profil :)
Se mettre en avant peut ĂȘtre un exercice pĂ©rilleux pour qui n’est pas trop sĂ»r de soi. Surtout pour les femmes, Ă  qui on a toujours appris Ă  ĂȘtre discrĂštes pour ne pas ĂȘtre vulgaires. Pas Ă©tonnant donc qu’un atelier ait Ă©tĂ© consacrĂ© Ă  ce sujet, lors du Forum Elle Active qui rĂ©unissait des working girls assumant leur envie de faire avancer leur carriĂšre. Je parle positivement de moi sans me vanter » c’est l’objectif Ă  atteindre grĂące aux conseils de la coach certifiĂ©e et championne de judo Magali Baton, fondatrice du cabinet Seika. Cadremploi y Ă©tait et vous dĂ©voile les 5 Ă©tapes essentielles pour devenir son meilleur publicitaire. Étape numĂ©ro 1 faire la diffĂ©rence entre se vanter et se mettre en avantSe vanter, c’est essayer de faire croire aux autres qu’on est le meilleure, alors qu’on n’en est pas convaincu soi-mĂȘme. Une petite voix dans notre tĂȘte martĂšle que l’on est en train de raconter n’importe quoi. Pour la faire taire, on en rajoute. En quelque sorte, on ment. Et ça se voit. Rien de bon pour booster une carriĂšre. Au contraire, quand on se met en avant, on croit Ă  ce qu’on dit. La confiance en soi est donc primordiale. Et pas besoin pour cela d’avoir un Ă©go surdimensionnĂ©. Il suffit d’identifier clairement ce qu’on veut partager, et de se rendre compte qu’il s’agit d’une vĂ©ritĂ©. Par exemple, vous ĂȘtes diplĂŽmĂ© d’une Ă©cole prestigieuse, vous avez Ă©tĂ© promu manager, vous avez reçu des fĂ©licitations aprĂšs votre prĂ©sentation, etc. Ce sont des faits. Ils suffisent Ă  vous mettre en avant s’ils sont racontĂ©s correctement. Étape numĂ©ro 2 choisir les bonnes lunettesToute la question est donc de savoir bien prĂ©senter ces faits dont vous pouvez ĂȘtre fier. Magali Baton parle de lunettes les filtres avec lesquels on va regarder une expĂ©rience, une compĂ©tence ou un parcours dans son ensemble. Prenons une expĂ©rience toute simple, comme une prĂ©sentation parfaitement exĂ©cutĂ©e. À la fin de la rĂ©union, quand on vous demande comment ça s’est passĂ©, vous pouvez choisir une multitude d’angles - L’option manque de confiance en soi "J’avais tellement peur pendant ma prĂ©sentation que je tremblais" - L’option vantardise "J’ai dĂ©chirĂ© ma prĂ©sentation, je suis sĂ»r que notre boss pense Ă  m’augmenter maintenant" - L’option pour se mettre en avant positivement "J’ai dĂ©chirĂ© ma prĂ©sentation, la patronne m’a fĂ©licitĂ©e !" RĂ©flĂ©chissez Ă  tout ce que vous pouvez dire de positif sur vous-mĂȘme et entraĂźnez-vous Ă  le formuler avec ce bon angle. Vous avez tremblĂ© pendant votre prĂ©sentation ? Vous n’ĂȘtes pas obligĂ© de le dire. A contrario, si le n+1 vous a fĂ©licitĂ©, c’est dĂ©jĂ  trĂšs bien, pas la peine d’en rajouter. Étape numĂ©ro 3 bannir le "mais"Vous l’avez, votre formulation objective et positive ? Ne la gĂąchez surtout pas avec un "mais" c’est le mot interdit. Pour reprendre notre exemple, on bannit la formulation "J’ai dĂ©chirĂ© ma prĂ©sentation, mais dans l’effervescence j’ai oubliĂ© une partie." Étape numĂ©ro 4 s’entraĂźnerUne fois qu’on a compris le principe, il faut s’entraĂźner. Parce que pour booster sa carriĂšre en se prĂ©sentant positivement, il faut le faire de façon constante, non seulement pour des rĂ©ussites ponctuelles mais aussi Ă  chaque fois qu’on se prĂ©sente. Comme entraĂźnement, rien de tel que l’elevator pitch une façon prĂ©senter son statut et son parcours qui peut s’énoncer en moins d’une minute. Étape numĂ©ro 5 spĂ©ciale femmes ne pas se tirer dans les pattesAvant de clore l’atelier, Magali Baton a fait passer un dernier message Ă  toutes les working girls de la salle soutenez-vous. Dans le milieu du sport comme dans le milieu professionnel, les hommes sont compĂ©titifs mais savent se soutenir quand il s’agit d’évincer une femme qui marche sur leurs platebandes. Le problĂšme, c’est que les femmes n’en font pas autant ». Alors, la prochaine fois qu’on veut mĂ©dire sur une collĂšgue parce qu’elle en fait trop ou qu’elle a "les dents qui rayent le plancher", on se retient. Et si elle avait tout simplement les compĂ©tences pour prĂ©tendre Ă  ce poste ? u4oPTNv.
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  • apprend a ecrire ou apprend a te taire